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Un domaine bâti pour les générations à venir
Patrice du Jeu, exploitant actuel du domaine des Héritiers Saint-Genys, ne s’était pas destiné à une vie de vigneron lorsqu’il reprend le domaine en 2010. Restaurateur parisien, il est amateur de vin, et tout particulièrement de vins de Bourgogne. Le hasard fait alors bien les choses puisqu’il reçoit, par hasard, un appel d’un ami qui lui propose de reprendre le domaine des Héritiers Saint-Genys, alors en désuétude.
Il s’associe alors avec son oncle et s’installe à Chassagne-Montrachet, haut lieu de la viticulture bourguignonne. Première étape, il faut repartir sur de bonnes bases. Ils replantent donc une partie des vignes qui avaient souffert du manque de soin des propriétaires précédents. Il en va de même avec la cuverie et le chai qu’il modernise. Une fois cette étape franchie, le domaine est paré pour retrouver sa splendeur. A cet effet, Patrice du Jeu s’entoure de Baptiste Alinc, œnologue de formation, qui l’aide à mieux cerner ses terroirs et ses vins.
Parallèlement, le clos de Marcilly, à Mercurey est racheté et bénéficie lui-aussi d’un programme de replantation. Cette acquisition vient compléter la gamme du domaine qui s’étend sur certains des meilleurs terroirs de la Côte de Beaune comme le premier cru Charmes à Meursault ou le premier cru Clos Saint-Jean à Chassagne-Montrachet. Le domaine propose également une offre de Beaujolais sur le village de Morgon.
Le partage de grands vins
Le domaine possède donc une belle gamme de vins où chacun peut trouver chaussure à son pied, tant en termes de goûts que de prix. Mais, ils bénéficient tous du même traitement. La philosophie de Patrice du Jeu est en effet que « on ne fait pas de bons vins, sans bons raisins. Pour avoir du bon raisin, il faut beaucoup donner à la vigne. Elle sait nous le rendre. J’aime le vin de toutes les régions, s’il est bien fait, avec amour et passion. Il n’y a pas pour moi de grands vins et de petits vins. »
Toutes les vignes ont alors été converties à la lutte raisonnée, c’est-à-dire un usage minimal de produits phytosanitaires, autrement dit, uniquement lorsque le risque de maladie est réel. De la même manière, le travail des sols est très important au domaine et cela permet à la vigne de s’épanouir dans les meilleures conditions. Les vins issus du négoce, c’est-à-dire l’achat de raisins, de moûts (jus de raisin fermenté) ou de vins, répondent aux mêmes exigences. Il s’agit donc de ne sélectionner que ce qu’il y a de meilleur au domaine et chez les partenaires.
Les vins du domaine
Côté blanc, le domaine s’appuie sur une belle gamme qui commence par un Bourgogne blanc et un Bourgogne Aligoté. Une belle entrée de gamme, toute en fraîcheur. L’Aligoté s’exprimera sur une trame florale et noisette tandis que le Chardonnay sera plus marqué par un aspect fruité. Les deux iront parfaitement à des apéritifs ou des plateaux de fromage.
Viennent ensuite les appellations villages : Saint-Romain, Santenay et Puligny-Montrachet. On remarque d’emblée que l’on est monté en gamme avec des blancs plus complexes.
En termes d’aromatique, on est sur des notes de fleurs blanches, de fruits blancs à chair blanche, voire de brioche toastée. Le tout est équilibré par la fraîcheur et la minéralité des terroirs argilo-calcaires de la Côte de Beaune. De quoi se régaler avec un plat à base de truite ou de volaille à la crème.
Viennent enfin les premiers crus blancs, fleurons du domaine : Clos Saint Jean, Maltroie et Referts à Chassagne-Montrachet, Clos Marcilly à Mercurey et Charmes à Meursault. De superbes vins, encore plus concentrés en goût et à la longueur en bouche plus longue que les villages. Des vins de fête à n’en pas douter, ils iront à ravir à des mets d’exceptions comme le homard, la Saint-Jacques ou un chapon de Bresse aux morilles.
Côté rouge, la gamme commence avec deux Beaujolais issus du cru de Morgon, l’un des plus réputés de la région. On est là sur un Beaujolais entre gourmandise et puissance. On peut le boire sur le fruit dans ses premières années mais on peut aussi le mettre en cave pour plus de complexité.
Côté Bourgogne, on commence par des appellations village : Chassagne-Montrachet, Santenay, Volnay et Savigny-lès-Beaune. On est là sur des vins que l’on peut garder plusieurs années pour que leurs arômes de fruits rouges frais et de fleurs se complexifient et partagent la scène avec des notes de sous-bois et de gibier. Un bœuf bourguignon ou un bon rôti leur iront à merveille.
Enfin, les premiers crus, la Maladière à Santenay et le Clos Marcilly à Mercurey, gagnent eux aussi en puissance et en concentration par rapport aux villages. Les tanins sont plus fins et le potentiel de garde plus grand. Attendez quelques années avant de les ouvrir puis régalez-vous avec des mets de caractères comme un civet ou un tournedos Rossini.
Photo : Domaine Héritiers Saint Genys