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Le Beaujolais entre modernité et tradition
De par sa proximité de Lyon, le Beaujolais s’est beaucoup développé dans la seconde moitié du XIXème siècle avec la construction de demeures de campagne pour les grands bourgeois de la capitale des Gaules. La plupart du temps, ceux-ci laissaient leurs terres en métayage à des paysans qui en profitent pour y planter toutes sortes de cultures, dont la vigne. Il faut attendre l’après-guerre pour retrouver le Beaujolais que l’on connaît aujourd’hui. Le Beaujolais nouveau, d’abord un grand rendez-vous pour les bistrots parisiens et lyonnais, s’internationalise peu à peu, à ses propres dépens. La région souffre alors de l’image de ce vin chimique aux arômes de bonbons à la banane. Mais, depuis quelques décennies, on constate un regain qualitatif porté par une viticulture et une vinification, plus respectueuses du terroir du Beaujolais. Cela a d’ailleurs encouragé bon nombre de passionnés à se lancer à l’aventure et à fonder leurs domaines.
Le Château Grand’Grange : un Beaujolais moderne
C’est en 2009 que l’aventure commence pour Per Hakon Schmidt et Marianne Philip, un couple danois passionné par la culture française. Ils jettent alors leur dévolu sur le château Grand’Grange dont les terres sont exploitées depuis le XVIIIème siècle et dont la bâtisse a été construite dans les années 1840. Les nouveaux propriétaires étendent peu à peu le domaine jusqu’aux crus du Beaujolais en 2010. Ils mettent rapidement en place une agriculture raisonnée et cherchent à casser les codes, notamment en plantant quelques pieds de Syrah et de Viognier, dans une région où on a l’habitude de ne croiser que du Gamay et du Chardonnay.
Avec l’arrivée d’un Andrea Pugliese en 2019, au poste de responsable technique le domaine tourne une nouvelle page vers une production plus qualitative. Le jeune œnologue d’origine italienne entend bien répondre aux défis de la viticulture au XXIème siècle. Cela passe d’abord par un plus grand respect de la biodiversité, un travail de la vigne majoritairement manuel, le contrôle des rendements, et une vinification plus pointue. Cela ne fait plus aucun doute, le château Grand’Grange fait donc bien dans le Beaujolais moderne.
La gamme du château Grand’Grange
Mais, la modernité d’un domaine passe aussi et surtout par ses vins. Plongeons-nous donc dans nos verres à la découverte des vins du château. Commençons par le Beaujolais blanc, à 100% issu de Chardonnay, comme requis dans le cahier des charges de l’appellation. C’est un vin agréable qui a une aromatique rappelant les fleurs d’acacia et les fruits exotiques, comme l’ananas ou la mangue. Il rappelle aussi la Bourgogne voisine avec sa texture grasse et sa finale légèrement vanillée et boisée. Le Beaujolais appelant à la convivialité, n’hésitez pas à partir sur des grands classiques de bistrot comme une blanquette de veau sur cette cuvée.
Passons maintenant au rosé. Tout en fraîcheur, cette cuvée à base de Gamay, saura vous rafraîchir lors de vos apéritifs estivaux grâce à ses notes de fruits rouges acides et de pamplemousse.
Sur les Beaujolais rouges, le château produit trois cuvées. La logique veut que l’on commence par la cuvée Cascade, un vin tout en gourmandise avec des tanins souples qui ne manque pas d’intensité grâce à ses notes de fruits rouges mûrs. Un vin de copains qui se plaira à accompagner vos planches de charcuteries. Vient ensuite La Tour, une cuvée plus structurée grâce à un élevage plus marqué par le bois. On y retrouve une jolie trame sur les fruits noirs presque confiturés, qui s’accompagne de quelques notes épicées et chocolatées. Là encore, les classiques de la cuisine française ne décevront pas, un bon pot au feu entre amis, et une bouteille de Beaujolais n’ont jamais déçu personne. Enfin, le domaine produit également un Fleurie, l’un des crus du Beaujolais bénéficiant d’une AOC. On est là sur l’essence même de la région : un vin gourmand, fruité mais qui ne manque pas de longueur et de complexité grâce à de jolies notes florales et épicées. Là encore un plat en sauce comme un bœuf carotte sera parfait pour accorder ce vin.
Face à ces cuvées classiques pour le Beaujolais, le château Grand’Grange n’hésite pas à casser les codes en produisant des vins à base d’autres cépages. Cela passe par le sauvignon de la cuvée Minimal qui s’exprime grâce à la fraîcheur des agrumes. On retrouve également le viognier venu tout droit du Rhône dans La nouvelle vague, un vin qui ne manque pas de gourmandise grâce à ses notes de miel, de brioche, d’abricot et de poire. Vient ensuite l’Avant-Garde, une jolie Syrah marquée par une aromatique fruitée et légèrement épicée. Enfin, le dernier de cette gamme en dehors des sentiers battus est Rococco, un Sauvignon liquoreux joliment équilibré entre la fraîcheur d’agrumes confits et la puissance du litchi ou de la mangue.