
Des vins frais, fruités et accesibles
Le Gamay, un cépage tout en fraîcheur
Le Gamay, cépage roi du Beaujolais, est l’un des plus expressifs quand il s’agit de transmettre la gourmandise d’un fruit rouge bien mûr. Ce cépage précoce, souvent mésestimé, offre pourtant des profils d’une grande fraîcheur, aux tanins souples, ce qui le rend particulièrement agréable à déguster dès sa jeunesse.
Probablement issu d’un croisement entre pinot noir et gouais B, le gamay est cultivé à hauteur de 33 000 hectares dans le monde aujourd’hui, dont 30 000 en France, et 22 000 dans le Beaujolais ! Les notes de fruits rouges offerts par le gamay tournent autour de la framboise et du cassis, tandis qu’il exprime des arômes de fruits blancs comme la pomme et la poire, et un côté épicé.
Vinification beaujolaise et nouveaux consommateurs
La vinification beaujolaise, dite en macération semi-carbonique ou carbonique, est au cœur de cette identité fruitée. Cette méthode unique préserve les arômes primaires du fruit et produit des vins croquants et légers. Ce profil correspond parfaitement à l’évolution des goûts d’une nouvelle génération de consommateurs.
Les jeunes recherchent aujourd’hui des vins moins tanniques, plus digestes, qu’ils peuvent boire sans attendre. Moins attirés par la complexité immédiate, ils préfèrent des vins francs, sincères, qui accompagnent une cuisine du quotidien ou des moments simples entre amis. Le Beaujolais coche toutes ces cases.
Des vins simples… mais pas simplistes
Les vins rouges du Beaujolais sont souvent qualifiés de « simples ». Mais simple ne veut pas dire simplistes. Ce sont des vins d’expression directe, frais, fruités et accessibles, qui jouent la carte de l’évidence avec des arômes nets et une grande buvabilité.
Derrière cette apparente simplicité se cache un vrai savoir-faire. Le Gamay, cépage roi, révèle selon les terroirs granits, schistes, argiles ou sables une étonnante diversité : finesse, tension, souplesse ou structure.
Ces vins, s’ils se boivent avec plaisir dès leur jeunesse, sont loin d’être simplistes. Ils sont le reflet d’une viticulture exigeante, d’une vinification précise et d’un terroir qui n’a rien à envier aux grandes régions voisines.
Le Beaujolais en grand vin de terroir
Et oui, en Beaujolais, on trouve aussi des vins plus complexes, issus de terroirs spécifiques et d’élevages longs. Ces cuvées, tout en restant typiquement beaujolaise de fraîcheur et de fruité, offrent des expressions plus profondes. Elles séduiront les palais avertis, notamment ceux qui recherchent des vins avec de très beaux potentiels de garde qui affectionnent les arômes boisés, de champignons ou de sous-bois, et qui souhaitent explorer la richesse du Beaujolais au-delà de sa légèreté initiale.
Alors, envie de dégustez ? Le Beaujolais, c’est bien plus qu’un vin, c’est une invitation au partage, à la convivialité et à la découverte. À chaque gorgée, une nouvelle histoire à savourer ensemble !
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Sommaire
L’histoire
Le territoire de la Bourgogne a évolué au fil du temps. Il y a plusieurs millions d’années, ce dernier se trouvait ainsi en dessous du niveau de la mer. La région en conserve d’ailleurs les traces sous la forme de sols argilocalcaires, riches en marne et en éléments karstiques. Dès l’époque gauloise, avant même l’arrivée des conquérants romains, de grandes quantités de vin étaient sans doute produites dans la région où de nombreux vestiges de caves traditionnelles ont été retrouvés dans des habitations. Une fois la conquête amorcée, l’Empire Romain ne tarda pas à reconnaître le mérite de la Bourgogne en matière de production viticole et l’empereur Domitien va même, en 92, jusqu’à en faire arracher une partie des vignes, de peur qu’elle ne fasse de l’ombre à la viticulture romaine. Cet édit ayant été annulé en 280, la production de vin de Bourgogne reprend de plus belle, portée ensuite par l’avènement du christianisme.
Autour de l’an 900, les moines Bénédictins sont les principaux propriétaires terriens de la région. Mais ce sont les Cisterciens qui, deux siècles plus tard, commencent à cultiver la vigne avec une attention toute particulière. Les Cisterciens ayant fait vœu de pauvreté, ils s’astreignent à un dur labeur et souhaitent, par leurs efforts, se rapprocher de Dieu. En quête de travaux toujours plus exigeants, ils produisent du vin de Bourgogne en cultivant avec soin les coteaux rocheux de la région et étudient avec ferveur l’influence des conditions de culture sur le vin. Les Cisterciens prennent des notes, tiennent des registres et intellectualisent le processus jusqu’à introduire la notion de terroir et à créer le Clos Vougeot, premier clos de vigne bourguignon. Ce dernier est par ailleurs toujours en activité. Les ducs de Bourgogne prennent la suite du clergé aux XIVe et XVe siècles, menant à leur tour plusieurs expériences pour tenter d’améliorer la qualité du vin de Bourgogne. En 1395, le duc Philippe interdit ainsi la culture du cépage gamay, lui préférant le pinot noir, très populaire à l’époque. Il défend aussi aux vignerons d’épandre du fumier dans les vignobles. Le rendement s’en voit augmenté au détriment des arômes.
A la suite de la Révolution française, les terres de Bourgogne, appartenant alors au Royaume de France ou, plus particulièrement, à nouveau au clergé, sont revendues à des propriétaires privés. Quelques générations plus tard, le Code Napoléon exige la redistribution des terres entre les héritiers. Les propriétés sont donc morcelées si bien qu’il est aujourd’hui fréquent de voir une dizaine d’individus se partager la propriété d’un château et de ses terres. Au XXe siècle, des maladies ayant causé des ravages importants dans les vignes, certains viticulteurs n’hésitent pas à couper leurs vins de terroir avec des vins provenant d’autres régions. Le scandale encourage les viticulteurs bourguignons à s’organiser en créant la première cave coopérative de Bourgogne dans le but de lutter contre ces fraudes. Fondée par l’abbé Balitran, curé de Poinchy, la Chablisienne regroupe des vignerons passionnés souhaitant conserver les lettres de noblesse de leur production. Un consortium similaire voit le jour en Côte-d’Or en 1930, quand des propriétaires se révoltent contre l’achat de vin de Bourgogne en vrac au négoce tel qu’il commence à se pratiquer.
Dès lors, les viticulteurs bourguignons mettent un point d’honneur à embouteiller eux-mêmes leur vin, et leurs efforts pour le maintien d’une production de grande qualité se solde par la reconnaissance de plusieurs terroirs en appellation AOC, la toute première étant Morey Saint-Denis.
Climat
Les hivers bourguignons sont froids et les étés chauds, souvent frappés par des orages de grêle qui peuvent se montrer très destructeurs. Ce contraste typique d’un climat semi-continental apporte des hivers particulièrement rudes au niveau des collines du Châtillonnais, de l’Auxois et du Morvan qui se trouvent légèrement en altitude. Dans la vallée de la Saône, les températures sont moins extrêmes grâce à une situation plus abritée. Dans le Chablisien, ce sont les gelées printanières qui font parfois des dégâts.
Les précipitations sont assez régulières et le relief en assure une bonne répartition. Seule la partie du vignoble située au-delà des Arrières-Côtes reçoit moins de pluies puisque ces dernières ont tendance à être retenues par le relief. L’orientation des parcelles joue un rôle prépondérant dans leur productivité, les expositions sud et sud-est étant les plus intéressantes. Les redoutables vents provenant de l’ouest sont aussi évités au maximum dans cette région septentrionale qui accorde une place primordiale au millésime.
L’AOC Bourgogne
Concerne des vins produits sur 54 communes du département de l’Yonne, 91 communes en Côte-d’Or et 154 communes en Saône-et-Loire. Elle compte 14 appellations géographiques complémentaires appelées « Bourgognes Identifiés ». Les vins blancs de l’appellation sont des Chardonnays à la robe cristalline et aux accents nuancés, minéraux et de sous-bois dans l’Yonne. En Côte-d’Or, ils se font plus sucrés et revêtent des arômes miellés rappelant la noisette. En Saône-et-Loire, ce sont des notes florales qui offrent à ce vin de Bourgogne son caractère délicat. En rouge, les vins de l’appellation Bourgogne présentent une robe de couleur pourpre tirant sur le rubis et des arômes de fruits des bois sur un fond plus sucré de pruneau cuit et des nuances musquées.