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Perché sur une petite montagne entre Carcassonne et Lézignan, le terroir d’Alaric est le plus au Nord de l’AOC Corbières. C’est ici, au Domaine Sainte Marie des Crozes que la famille de Christelle travaille la vigne depuis 5 générations. Son père, Bernard Alias, a franchi une étape énorme en arrêtant le vrac pour passer à la production de vin en bouteille. Christelle reprend le flambeau en 2012 et semble prête à apporter sa touche !
Si vous deviez décrire vos vins en 3 mots ?
Christelle Alias : Frais, modernes et glouglou ! (faciles à boire)
Quel effet ça fait d’être la première femme vigneronne de la famille ?
Je ne peux pas dire que je suis la première vigneronne de ma famille. Ma mère, avant moi, s’occupait du domaine. Même s’il était au nom de mon père, ma mère en faisait autant que lui. Mais je suis heureuse et fière d’être la première femme que l’on reconnaisse en tant que vigneronne.
Comment vous inscrivez-vous dans l’histoire du domaine ?
Je suis la 5ème génération. Mon père avait déjà modernisé tout l’équipement. Moi, je fais partie d’une génération qui s’intéresse plus à l’agriculture biologique, à la biodynamie. En cave, nous testons plein de choses tout le temps, j’aime apporter de la nouveauté. Je rajeunis les façons de faire, à part sur certaines cuvées traditionnelles, car les gens sont habitués à un certain type de vin. Il faut dire qu’au bout de 20 ans, mes parents sont probablement rentrés dans une sorte de routine. Il y a plusieurs cuvées que j’ai créées moi-même, comme le Clandestin, ou les Pipelettes.
Pourquoi avoir choisi l’agriculture bio ?
Pour moi, le bio c’est la seule façon de voir l’agriculture dans l’avenir. On sait que beaucoup de maladies graves viennent des pesticides, que ce que l’on consomme impacte notre santé, il est donc important de prendre le problème à la source. Ce que j’aime avec le label bio, c’est qu’il est contrôlé. Si la biodynamie m’intéresse fortement, mon domaine est malheureusement un peu trop grand. Aujourd’hui j’ai le projet de convertir 10 hectares du vignoble en biodynamie, dans un premier temps. Ensuite, ça sera étape par étape.
En Rébellion, l’Outsider , le Clandestin… Pourquoi ces noms de cuvées ?
Ce sont mes vins de Pays d’oc, donc pas en AOC Corbières. Dans chacune de ces cuvées, ce ne sont pas des cépages communs. C’était l’occasion de montrer que l’on sait faire d’autres choses que le Grenache et le Carignan. Il y a un côté de transgression des règles.
Les Pipelettes c’est une autre histoire : quand je suis arrivée au domaine, nous avions un rosé plus foncé, comme celui que l’on faisait il y a 15 ans. Mes parents m’ont donc demandé de le changer. Tous les vendredis soirs, j’avais rendez-vous avec mes copines et forcément on papotait avec un verre de rosé ! Alors j’ai créé cette cuvée pour elles. Maintenant, je fais aussi Les Pipelettes en rouge, car elles ont 30 ans maintenant et préfèrent boire du vin rouge.