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C’est à un moine visionnaire que l’on doit la première maison de Champagne en France (et dans le monde bien sûr !) : la maison Ruinart. Lorsqu’elle est fondée à Reims le 1er septembre 1729, c’est le début d’une grande aventure qui continue, près de trois siècles plus tard, de promouvoir un art de vivre unique au monde.
Les moines bénédictins à l’origine de la maison Ruinart
Dom Thierry Ruinart est un moine bénédictin, théologien et historien brillant. Il est un contemporain de Louis XIV et un collaborateur d’un certain Pierre Pérignon, dit Dom Pérignon, considéré comme l’inventeur du Champagne.
Dom Thierry Ruinart travaille à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, mais est originaire de la région Champagne. À l’aube du siècle des Lumières, il pressent que cette nouvelle boisson à bulles va révolutionner les us et coutumes à la cour de roi et chez les grands de ce monde. Il en informe son frère et son neveu, Nicolas, vignerons en Champagne. Il faudra encore attendre vingt ans après le mort de Dom Thierry, avant que Nicolas ne fonde la première maison de Champagne de l’histoire. En effet, avant l’arrêté royal du 25 mai 1728 signé par le roi Louis XV, le transport du vin n’était autorisé qu’en fûts, ce qui est impossible pour le Champagne. L’autorisation de le transporter en bouteiller permet à Nicolas de créer la maison Ruinart.
La maison fut également précurseur en créant le Champagne rosé, dont on retrouve les traces dans les livres de compte dès 1764.
Au milieu du XVIIIe siècle, la maison Ruinart investit dans de magnifiques crayères creusées sous la ville de Reims, afin d’y entreposer ses précieux flacons. Le site sera d’ailleurs classé par un arrêté du Ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts au titre des « sites et monuments naturels à caractère artistique, historique, scientifique ou pittoresque » en 1931, puis au patrimoine mondial de l’UNESCO. Aujourd’hui, le champagne repose toujours dans ce lieu exceptionnel de 38 mètres de profondeur, 3 étages et 8 kilomètres de long.
Aujourd’hui dans le giron du groupe LVMH, la maison Ruinart a conservé son indépendance pour produire un Champagne réputé dans le monde entier.
Le Chardonnay, âme de la maison Ruinart
Le Chardonnay est le fil conducteur du Champagne Ruinart. Il est cultivé essentiellement sur la montagne de Reims et sur la Côte des Blancs. Le Chardonnay apporte une touche de fraîcheur à la fine minéralité du Champagne Ruinart. Blanc ou rosé, les vins sont d’une extraordinaire finesse, toujours très harmonieux et mis en valeur dans des flacons dont la forme rappelle ceux du XVIIIe siècle. Les vendanges sont toujours manuelles.
L’emblème du goût Ruinart, le blanc de blancs
Le blanc de blancs est l’emblème du goût Ruinart, car il est intégralement composé de Chardonnay, cultivé sur la Montagne de Reims et la Côte des Blancs. La finesse aromatique de ces premiers crus est enrichie par la légèreté des vins du nord de la vallée de la Vesle, ainsi que par la rondeur de quelques vins du Sézannais.
Le blanc de blancs utilise des vins d’années diverses, avec 20 à 25 % de vins de réserve des 2 années précédentes.
Le blanc de blancs affiche une robe d’une magnifique couleur jaune pâle. Elle est dorée et magnifiée par de légers reflets verts. Son effervescence est active et son dégagement persistant.
Le nez évoque d’abord des notes de fruits frais, avec une prédominance des agrumes mûrs. Très intense, il devient peu à peu plus fin et surtout plus floral, avec des notes de fleurs blanches. La fraîcheur demeure, avec des évocations de fruits blancs, comme la pêche.
L’attaque en bouche du blanc de blancs est très ronde et toujours très harmonieuse. Sa finale est délicieusement longue et incroyablement rafraîchissante.
Le blanc de blancs de la maison Ruinart convient à tous les types d’apéritifs. Il est le compagnon parfait des crustacés et fruits de mer. Côté poisson, il est idéal avec un tartare de dorade ou de bar.
Le « R » de Ruinart, la cuvée signature de la maison
Le « R » de Ruinart est constitué d’un assemblage de 40 % de chardonnay, de 40 à 45 % de Pinot Noir et 10 à 15 % de Meunier, incluant 25 à 30 % de vins de réserve des deux années précédentes.
Il est très prisé pour l’apéritif, mais fait aussi merveille pour accompagner une entrée de coquilles Saint Jacques ou d’huîtres pochées. Vous pouvez également le préférer pour servir aux côtés d’un plat principal de poisson, comme la sole meunière. Pour le fromage, il aime les affinages courts, comme celui du Langres ou du Chaource très crémeux.
Le « R » possède une robe jaune avec des reflets or, limpide et brillante. Son effervescence est soutenue. Son nez est d’abord frais et fruité, avec des effluves d’abricot, noisettes, amandes fraîches et chair blanche issue de pomme reinette et poire. La dimension épicée complexifie légèrement la composition. Le nez devient ensuite plus brioché, avec une intensité confortée.
Le « R » est équilibré, rond et charnu, ce qui lui confère une attaque en bouche très franche, avec une longue finale. On reconnaît facilement la fraîcheur si typique du Chardonnay.
Le premier rosé, signé par la maison Ruinart
Nous l’avons dit, Ruinart est l’inventeur du Champagne rosé, au XVIIIe siècle. Il s’agit d’un assemblage de Chardonnay pour 45 %, le cépage incontournable de la maison, et le reste en Pinot Noir vinifié en rouge. Le Chardonnay provient de la montagne de Reims et de la Côte des Blancs, et le Pinot Noir de la montagne de Reims et de la vallée de la Marne. 18 à 19 % sont vinifiés en rouge et 20 à 25 % proviennent de vins de réserve des deux années précédentes.
Le rosé profite de la rencontre entre la fraîcheur du Chardonnay et la rondeur du Pinot Noir. Sa robe évoque une grenade aux reflets orangés. Son nez rappelle les petits fruits rouges, comme la fraise des bois, la framboise et la cerise, se mêlant à quelques fruits exotiques comme la goyave ou le litchi. Il est complexe et intense, mais toujours frais.
Les arômes de menthe poivrée et de pamplemousse rose s’invitent à l’attaque en bouche, à la fois charnue et soyeuse. On retrouve les notes exotiques de la goyave et de la grenade.
Le rosé aime les plats sophistiqués et s’accorde tout particulièrement aux gambas sautées au basilic thaï et au carré d’agneau. Pour le dessert, rien de vaut un macaron au litchi ou à la rose.