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La rive gauche
Le vignoble bordelais est traversé par deux fleuves, la Garonne et la Dordogne, qui se rejoignent pour former l’estuaire de la Gironde. Le vignoble est ainsi divisé en trois zones : la rive gauche au sud et à l’est de la Garonne, la rive droite à l’ouest de la Dordogne et l’entre-deux-mers, entre les deux fleuves.
La rive gauche est elle-même divisées en trois sous-régions : le Médoc, les Graves et le Sauternais (du nord au sud). La caractéristique commune de cette région viticole réside dans son terroir. Le sol de la rive-gauche est riche en graves garonnaises : un mélange d’argiles et de cailloux, avec quelques zones argilo-calcaires. L’encépagement de la région est également cohérente, puisque le Cabernet Sauvignon et le Merlot sont présents en majorité.
La rive gauche est particulièrement représentée dans le vignoble bordelais car elle rassemble parmi les plus prestigieux domaines bordelais. Cependant, elle doit aussi sa renommée au mythique classement de 1855, portant sur les crus du Médoc, établi à l’occasion de l’exposition universelle de Paris de 1855, à la demande de Napoléon III. Enfin, la commanderie du Bontemps est une des plus anciennes confréries viticoles françaises et assure le rayonnement de la rive gauche, notamment en créant la Left Bank Bordeaux Cup, concours de dégustations à l’aveugle pour les étudiants venant du monde entier.
Le Médoc, une mosaïque de grands vins
Le Médoc est une région de 10 kilomètres de large sur 80 de long, coincé entre la Gironde et l(océan atlantique. Cependant, il est protégé des aléas de l’Océan par les landes, donnant naissance à un climat plus tempéré (doux en hiver, chaud en été). La rive-gauche privilégie le cabernet-sauvignon et le Merlot, qui représentent respectivement 50 et 40% de l’encépagement du Médoc. Les 10% restant sont essentiellement constitués de Cabernet-Franc, de Malbec et de Petit Verdot.
La région du Médoc rassemble 8 appellations, dont deux appellations régionales : le Médoc et le Haut Médoc ; et six appellations communales, du nord au sud : Saint-Estèphe, Pauillac, Saint-Julien, Listrac en-Médoc, Moulis-en-Médoc et Margaux. A de très rares exceptions, les vins produits dans ces appellations sont des vins rouges.
Chaque appellation communale a son propre style, et on dit généralement que les vins sont charpentés et puissants au Nord, et s’adoucissent à mesure qu’ils descendent vers le Sud du Médoc. Ainsi, Margaux, l’AOC la plus méridionale, produit des grands vins d’une rare élégance, alliant souplesse et complexité.
Ces six appellations communales contiennent les grandes stars de la rive gauche, popularisées par le Classement de 1855. A Pauillac, on est forcé d’évoquer Château Lafite-Rothschild, Château Latour ou Château Mouton-Rothschild. A Margaux, le Château Margaux est un mythe à part entière, participant au rayonnement de toute l’appellation. A Saint-Julien, Château Léoville-Barton fait office de référence. Enfin, Cos d’Estournel arrive sur le devant de la scène à Saint-Estèphe. Au total, 20% de la production du Médoc provient des 60 Crus classés de 1855.
Les Graves
Comme son nom l’indique, cette sous-région présente un sol fait de graves, de graviers et de galets. L’encépagement est assez similaire au Médoc, avec cependant une petite prévalence du Merlot sur le Cabernet-Sauvignon. Les Graves sont découpés en trois appellations : Graves, Graves supérieures et Pessac-Léognan.
Les rouges jouent sur des notes de fruits rouges, de réglisse, souvent en rondeur avec des tannins présents mais fondus. Les blancs, quant à eux, reflètent des arômes d’agrumes et de fleur, aux profils aromatiques variés.
Le plus célèbre des Châteaux des Graves est peut-être le Château Haut-Brion, seul représentant de son appellation en tant que Premier Cru Classé du Médoc.
Les vins de Graves disposent également de leur propre classement, érigé en 1959. Il consacre notamment le Château Smith Haut Lafitte, Château Chevalier ou encore le célèbre Château Haut Bailly. Contrairement au classement de 1855 qui différencie les vins rouges du Médoc et Graves des vins blancs du Sauternais, le classement de 1959 prime des Châteaux qui peuvent disposer d’une production monochrome comme bi-chrome.
Le Sauternais
Cette sous-région profite d’un microclimat dû à un petit cours d’eau, le Ciron. Il augmente le taux d’humidité et apporte ainsi les conditions idéales au développement du botrytis chinera, la « pourriture noble ». C’est ce champignon qui va déshydrater les grains de raisins et concentrer les arômes, permettant la production grands liquoreux. Les cépages utilisés pour ce procédé sont le Sémillon, complété par le Sauvignon, et ainsi, la grande majorité des vins produits sont des vins blancs.
Ces vins très particuliers présentent une robe « vieil or » aux reflets ambrés. Le nez est très souvent exubérant et d’une grande complexité : fruits, fleurs, épices, cire d’abeille se mêlent selon les millésimes et la garde.
La star de l’appellation est et restera surement Château d’Yquem, unique Premier Cru Supérieur du classement des vins blancs de 1855. Ce vin de légende n’est produit que dans les années exceptionnelles et peut se conserver plus de 100 ans, pour les meilleurs millésimes.