Sommaire
Le phylloxera, vous en avez forcément déjà entendu parler, mais savez vous de quoi il s’agit réellement ? Lorsque l’on aborde l’histoire viticole, ou celle des appellations, le phylloxéra est un point clé qui revient systématiquement, mais pourquoi ?
Qu’est ce que c’est et comment se développe t-il ?
Le Phylloxéra est un puceron parasite de la vigne, qui s’attaque à la vigne et qui va progressivement avoir pour effet de décimer le plant de vigne.
Cet insecte a un cycle de vie très complexe, il existe d’abord sous forme de galle et vit sur les feuilles de vigne. Puis, pendant une période, il vit dans le sol et se nourrit des racines de la vigne. Les infections pénètrent par les plaies d’alimentation et au cours des années la vigne est affaiblie et finit par mourir.
Un insecte dévastateur pour les vignes européennes
Tout d’abord, petite remise dans le contexte. Dans la première moitié du XIXème, la viticulture est très présente en France. On considère qu’un tiers des emplois sont liés (directement ou indirectement) à la viticulture, à la production du vin et à sa commercialisation. Il s’agit donc d’un secteut très important d’un point de vue économique.
La deuxième moitié du XIXème siècle est une période compliquée car de mutliples crises ont lieu dans le monde viticole du fait de l’arrivée de plusieurs maladies. Tout d’abord apparaît l’oïdium, pouvant avoir un effet dévastateur, mais pour laquelle un remède a vite été trouvé.
En revanche, une deuxième crise apparaît avec l’arrivée accidentelle du Phylloxera. Ce puceron est originaire d’Amérique du Nord et les vignes d’Europe de l’espèce V. Vinifera sont absolument incapables de se défendre contre ce ravageur. Par conséquent, son apparition cause la destruction totale des vignobles d’Europe lorsqu’il est introduit accidentellement au XIXe siècle.
Il est intéressant de constater que les vignes américaines, qui ont évolué avec le Phylloxéra, sont parfaitement capables d’inhiber cet insecte lorsqu’il est sous-terre en “bouchant sa bouche” avec une sève collante. Elles forment également des couches protectrices derrière la plaie par laquelle le Phylloxéra se nourrit dans les racines, empêchant ainsi les infections secondaires. Le Phylloxéra est désormais un problème dans presque toutes les régions viticoles du monde mais il existe quelques exceptions comme le Chili, certaines régions de l’Argentine et certaines régions du Sud de l’Australie.
Les porte-greffes américains : la solution !
Le phylloxéra ne peut être combattu avec des produits chimiques et lorsqu’il a frappé l’Europe à la fin du XIXe siècle, une solution a été découverte : greffer la vigne V. Vinifera sur le porte-greffe d’une vigne américaine ou d’un hybride. Cette solution consiste à greffer les parties aériennes des vignes européennes V. Vinifera sur des racines de vignes américaines, résistantes au phylloxéra.
Il faut savoir que chez les plantes, la partie souterraine de la plante n’a qu’un rôle de “tuyau” qui permet d’apporter aux parties aériennes de la vigne les nutriments et les minéraux trouvés dans le sol. La greffe et plus particulièrement ces porte-greffes américains ont donc permis de reconstituer le vignoble français avec les cépages de qualité qui en avaient fait sa renommée. Finalement, cela offre la protection de la vigne américaine et la saveur de la vigne européenne.
Depuis cette première découverte, on a constaté que les porte-greffes peuvent offrir bien d’autres avantages que la résistance au phylloxéra : la protection contre les nématodes (des vers) ou une meilleure résistance aux conditions de sécheresse par exemple. Les porte-greffes sont donc désormais largement utilisés, même dans les régions du monde où le phylloxéra ne pose pas de problème !