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Quels sont les vins blancs sucrés ?

Sommaire

Les vins blancs les plus communs sont des vins blancs secs, c’est-à-dire des vins qui ne  contiennent pas de sucre.  

Il existe également des vins blancs sucrés : ces vins sont élaborés à partir de différentes  méthodes permettant de concentrer les sucres dans les raisins. Chacune d’elle transmet des  arômes et saveurs bien précis aux futurs vins. On parle alors de liquoreux, moelleux ou bien de  vin doux naturel.  

C’est la teneur en sucre après la fermentation qui définit le type de vin : les réglementations  définissent le vin moelleux comme un vin ayant un taux de sucre entre 12 et 45 grammes de  sucre par litre, et un vin liquoreux lorsque la teneur en sucre est supérieure à 45 grammes par  litre.  

La surmaturation


Une des premières techniques consiste à vendanger les raisins tardivement : il s’agit de la  surmaturation. Si on ne vendange pas tout de suite, les raisins continuent d’évoluer pour  atteindre un niveau de sur-maturité. Le vin obtenu sera alors caractérisé par des arômes de  fruits plus mûrs et le taux de sucre sera bien plus élevé.  

Si l’on attend encore plus longtemps, les raisins vont finir par se dessécher. Le taux de sucre et  l’acidité vont alors se concentrer, tandis que l’eau de la pulpe va s’évaporer. Des arômes de fruits  séchés seront alors omniprésents dans le verre.  

Le botrytis, la pourriture noble


Une autre méthode est réalisée grâce au botrytis cinerea. Également appelé « pourriture noble »,  ce champignon permet d’élaborer de délicieux vins sucrés lorsque de telles conditions sont  rassemblées. Ce champignon perce de minuscules trous dans la pellicule des raisins et provoque  ainsi l’évaporation de l’eau présente dans la pulpe. Les champignons doivent impérativement se développer sur des raisins mûrs, dans le but de permettre une concentration des sucres, de  l’acidité et des arômes. Pour que ses effets soient optimaux, le botrytis a besoin de matinées  humides et brumeuses nécessaires à sa propagation. Des après-midis chauds et secs sont  également requis pour limiter sa croissance : une trop forte propagation provoquerait des  ravages et ruinerait la récolte.  

De nombreux vins liquoreux sont produits à partir de raisins « botrytisés ». On peut notamment  citer le plus célèbre d’entre eux, le Sauternes, produit à partir du cépage Sémillon, qui a été  atteint par la pourriture noble. D’autres encore sont produits en Alsace (sélection grains nobles),  dans le Sud-Ouest (Monbazillac et Jurançon), en Allemagne (Trockenbeernauslese) ou en  Hongrie (Tokaji).   

Le dessèchement des grains après la vendange : le passerillage


Cette technique est le résultat d’une sélection des plus beaux raisins, d’un long séchage et d’un  pressage délicat. Les raisins sont séchés sur de la paille ou des caisses perforées, et perdent 50%  de leur poids au cours de ce processus. Ensuite, un pressurage très lent des raisins séchés est  effectué, permettant d’atteindre une importante concentration en sucre. Cette technique est  généralement utilisée pour produire des vins doux et est appelée le « passerillage ». Elle sert notamment à produire le Vin de paille du Jura, produit à partir de Chardonnay, de  Poulsard, Trousseau et de Savagnin. 

Le vin de glace


Enfin, il est possible de concentrer les sucres dans les raisins en réalisant ce qu’on appelle un vin  de glace. Cette méthode des « raisins gelés » permet aussi de concentrer les sucres, l’acidité et les  arômes, lorsque les conditions météorologiques le permettent : les vins de glace ne sont pas  produits tous les ans, faute de conditions adéquates. 

Les raisins sont laissés sur pied pendant tout l’automne et une partie de l’hiver : les  températures baissent et l’eau contenue dans les raisins gèle. On presse ensuite les baies avant  qu’elles ne dégèlent, c’est-à-dire que l’on sépare les cristaux de glace et les pellicules de la petite  quantité n’ayant pas gelé, pendant le pressurage. Le liquide obtenu est très concentré en sucres et en acidité : les saveurs sont puissantes, concentrées et pures, de quoi transmettre l’ensemble  de la palette aromatique du cépage utilisé. 

On peut notamment citer les Eiswein (ice wine, vin de glace) allemands très réputés, souvent  produits à partir du cépage Riesling.  

Le vin doux naturel


Cette technique consiste à obtenir un vin doux par mutage. Lors de la fermentation alcoolique,  on ajoute au moût de l’alcool (eau-de-vie de vin essentiellement) qui permet de tuer les levures :  ainsi, la fermentation s’arrête, et les levures n’ont pas eu le temps de transformer tous les sucres  présents dans le jus en alcool. Ainsi, un fort taux de sucre résiduel permettra de donner aux vins  les sucres naturellement présents dans le jus grâce à la technique du mutage.  C’est notamment la technique utilisée pour produire du Muscat de Beaumes-de-Venise par  exemple.    

Ainsi, nombreux sont les vins blancs sucrés qui ne demandent qu’à être dégustés aux côtés d’un  dessert !

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De Anne-Claire Weyne

Anne-Claire est membre de Sup' de Coteaux, association étudiante d'oenologie.

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