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Les acteurs du vin Pierre Gaillard du Domaine Pierre Gaillard (Vallée du Rhône)
Pierre Gaillard est fils de cheminot. Après avoir suivi un cursus en Bourgogne en viticulture et œnologie, il ressent très vite le besoin de bâtir son domaine. En 1981 il plante le Clos de Cuminaille, puis petit à petit rachète et replante différents côteaux. Aujourd’hui, Pierre Gaillard est devenu une signature incontournable du nord de la Vallée du Rhône avec ses Côte-Rôtie, Saint-Joseph, Condrieu, Cornas, Crozes-Hermitage et ses Saint-Peray.
Quel est votre dernier vin coup de coeur ?
PG : Chez moi, Asiaticus 2015 (Vin de Pays du terroir de Seyssuel, au nord de Côte Rôtie; terroir que j’ai découvert et mis en valeur avec mes collègues des Vins de Vienne, Yves Cuilleron et François Villard). Ce vin commence à montrer toute la plénitude de son terroir.
Quel est votre plus beau souvenir de vigneron ?
S’il faut en choisir un, je pense au baptême de ma fille aînée, Jeanne. Quand on a bu nos premières bouteilles de Saint-Joseph Clos de Cuminaille 1983 (premier millésime) avec ma famille et mes amis, après avoir planté et travaillé cette parcelle pendant 3 ans, sans rien y produire, c’était un grand moment !
Pour qui faites-vous votre vin ?
Pour moi! Je cherche à faire les vins qui me plaisent, je ne souhaite pas répondre à une dynamique de marché ou sous l’influence de quelqu’un. Mais je suis le plus heureux quand je rencontre d’autres amateurs et qu’on peut échanger autour de ce que l’on déguste !
Quels sont les prochains défis du domaine ?
L’intégration de mes 3 enfants sur les domaines! Ils ont choisi de nous suivre dans l’aventure, chacun avec son style, son goût et ses envies.
Une anecdote de vigneron à nous raconter ?
J’aurais pu acheter la parcelle de La Turque! (cuvée d’exception de la maison Guigal en Côte Rôtie). Alors que j’avais décidé de devenir vigneron, j’ai commencé par travailler comme chef de culture pour le domaine Vidal Fleury (avant qu’il ne soit racheté par la maison Guigal). À l’époque, nous avions des droits de plantation et j’avais suggéré à mon patron de planter ce beau coteau de Côte Rôtie. Mon patron voulait, lui, planter des parcelles plus à plat. À force d’insister, il a fini par me proposer de l’acheter puisque je voulais tellement le planter ! Il me l’a proposé pour 3500 francs (environ 530€) à l’époque, mais je n’avais pas cette somme et j’ai dû décliner la proposition. Nous avons quand même planté la parcelle l’année suivante. Et moi, j’ai fini par m’installer en plantant le Clos de Cuminaille à Saint Joseph et je ne suis pas déçu !