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Parole de vigneron
En 2008, Mathieu rejoint le domaine après ses études d’oenologie. Après avoir vinifié deux millésimes dans l’hémisphère sud – en Australie puis en Nouvelle-Zélande – il revient en Beaujolais, toujours en vinification traditionnelle.
Quel a été votre dernier vin coup de coeur ?
Mathieu : J’ai eu la chance de déguster un Pouilly-Fuissé 2014 de chez Jacques Saumaize. Le Mâconnais est une région voisine qui, comme le Beaujolais, n’a pas forcément la réputation des grands Bourgognes. Mais on y trouve des super vins avec un bon rapport qualité-prix. En plus on a des bons copains dans le Mâconnais donc on y fait souvent un saut pour découvrir de nouvelles choses.
Quel est pour vous l’accord met & vin parfait ?
Sans hésitation, une bonne blanquette de veau accompagnée d’un cru du Beaujolais, un Fleurie notamment. Mais un pinot noir serait aussi un superbe nectar pour se marier avec ce plat.
Que vouliez-vous faire avant d’être vigneron ?
Pour être honnête, je ne me suis jamais vraiment trop posé la question. Ce qui est sûr c’est que j’aurais trouvé un métier qui m’aurait permis de travailler dehors, en contact avec la nature en tous cas. J’aurais pu devenir producteur de pommes ou producteur de cidre par exemple.
Quel est votre plus beau souvenir de vigneron ?
Le millésime 2015 je pense. Au niveau de la qualité de la vendange et des raisins, tout était parfait. Une année assez exceptionnelle. Je reste un vigneron jeune (30 ans) et ça a été pour moi la plus belle récolte de toute ma vie.
À quelle période de l’année vos vignes sont-elles les plus belles ?
Au moment des vendanges. C’est un peu la récompense du travail de vigneron qu’on a exercé toute l’année. C’est le bouquet final et nos vignes nous le rendent bien.
Si vous donniez un adjectif qualificatif à votre vin, lequel serait-il ?
Je n’en ai pas un, mais trois à vous donner : élégant, fin et fruité. Ce sont les trois adjectifs qui sortent le plus souvent de la bouche des personnes qui dégustent nos vins.
Quel conseil donneriez-vous à un jeune vigneron ?
L’important est de croire en ce que tu fais. Nous avons la chance d’exercer un métier de passion. Si tu n’es pas convaincu par ce que tu crées, ton produit ne sera jamais à la hauteur.
Pour qui faites-vous votre vin ?
J’aime savoir que ce sont des amateurs qui dégustent mon vin. J’aime savoir qu’ils prennent le temps de décrypter la complexité du produit que je crée. Mais ce n’est pas tout, le vin est un terrain de découverte. J’aime sensibiliser de jeunes épicuriens qui n’y connaissent pas grand-chose. Faire aimer le monde du vin grâce à mes bouteilles est ma plus belle fierté.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Continuer ce que j’ai commencé et transmettre ce que nous avons créé. J’ai hérité de quelque chose de mon père et mon souhait le plus cher est bien évidemment de faire perdurer notre activité familiale. Je veux continuer à créer quelque chose de beau, produire de jolis vins et faire plaisir aux papilles de tout le monde. Le vin n’est pas un produit comme un autre. C’est un produit de plaisir pur, un produit d’épicurien, un met de bon vivant. On peut vivre sans vin, mais quel ennui !