Sommaire
Saint-Amour – le nom enjôleur de ce cru du nord du Beaujolais respire la fraîcheur et la délicatesse. Sans surprise, près d’un quart de sa production est dégustée le 14 février, mais son accessibilité et son excellent rapport qualité-prix en font un vin de plaisir à déguster dans toutes les occasions.
Un cru charmeur aux antipodes du Beaujolais nouveau
Communément assimilée au Beaujolais nouveau, ce vin léger et facile à boire célébré mondialement chaque troisième jeudi de novembre, la région ne pourrait être réduite qu’à celui-ci. Ce vin rouge de primeur écoulant une partie des vendanges des AOC Beaujolais et Beaujolais-Villages ne représente plus qu’un tiers de la production de l’ensemble du vignoble. Le Beaujolais abrite en effet des appellations plus prestigieuses produisant des vins d’une grande finesse, pouvant se garder plusieurs années.
Ces « crus » du Beaujolais, au nombre de dix, doivent provenir de raisins cultivés au sein des villages dont ils portent le nom. Selon les terroirs et les appellations, ces vins présentent un style plus robuste avec un meilleur potentiel de garde (Morgon, Moulin-à-Vent, Chénas), ou se distinguent par leur finesse, leur souplesse et leur fruité. C’est le cas pour Saint-Amour, le plus septentrional des crus du Beaujolais.
Sa zone géographique s’étend autour du village de Saint-Amour-Bellevue, à 12 kilomètres au sud-ouest de Mâcon, non loin de la Bourgogne viticole. Elle recouvre 310 hectares de vignes sur des collines vallonnées aux sols granitiques et argilo-siliceux où s’épanouit l’unique cépage gamay noir, emblématique de la région. L’AOC Saint-Amour, créée en 1946, recense 12 climats ou lieux-dits aux caractéristiques géologiques qui leur sont propres.
Un cru versatile offrant de multiples occasions de dégustation
Deux styles de vins rouges sont produits à Saint-Amour, selon leur mode de vinification. Ceux ayant fait l’objet d’une macération plus courte donnent des vins légers, tendres et fruités à boire jeunes. Ils présentent une robe légèrement violacée et développent des arômes de fruits rouges (framboise, fraise), de pivoine et de pêche. A contrario, les vins destinés à une plus longue garde présentent une robe rubis plus intense, un nez aux parfums d’épices et de kirsch et une structure plus complexe et charpentée. Leur potentiel de garde peut atteindre quatre à cinq ans.
A l’instar des autres crus du Beaujolais, les vins de Saint-Amour ont un excellent rapport qualité-prix, permettant de se faire plaisir pour toutes les occasions. Traditionnellement, les styles les plus légers et fruités étaient les rois des bistrots lyonnais, s’alliant avec aisance aux terrines, rillettes, saucissons et autres charcuteries et spécialités locales. Sa souplesse et ses tannins bien enrobés s’allient également à merveille avec des fromages régionaux tel que le saint-marcellin. Des vins plus complexes ayant évolué quelques années, aux notes épicées et aux tannins fins et ronds, offrent une persistance idéale pour un pavé de thon rouge à la texture tendre et moelleuse. Un tartare de bœuf coupé finement et légèrement relevé fera également un excellent partenaire du Saint-Amour.
Toute une gamme de possibilités pour ce cru aux styles variés, mais offrant toujours une délicatesse et un charme qui ne laissent pas indifférent !