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La plus ancienne des appellations du Languedoc-Roussillon
Situé entre Perpignan et Narbonne, entre le massif de Corbières et la Méditerranée, Fitou est à la croisée de tous les chemins. Ce n’est donc pas étonnant si l’on y cultive la vigne depuis l’époque gallo-romaine. Tautavel et ses grottes préhistoriques sont même voisine du village, c’est dire si l’Homme s’est installé dans la région tôt. On s’est donc très vite rendu compte du caractère exceptionnel du terroir de Fitou. Ce n’est donc pas un hasard si ce cru est devenu la première AOC du Languedoc-Roussillon en 1948.
On retrouve toujours de grands vins entre met et montagne grâce à ces deux influences climatiques opposées qui permettent d’avoir des vignes vigoureuses grâce au froid et échappant aux maladies grâce aux vents méditerranéens. Mieux, ici, la grande diversité des sols permet de réaliser un assemblage de parcelles complémentaires.
Tous les cépages typiques du Sud de la France ont donc trouvé leur place dans cette mosaïque de sols. Carignan et Grenache sont plantés sur les côteaux, la Syrah sur les sols plus profonds et le Mourvèdre en bord de mer. Les deux premiers doivent toujours représenter 60% minimum de l’encépagement pour rentrer dans le cahier des charges de l’appellation. Au total, 2 300 hectares de vignes sont plantés à Fitou, ce qui représente près de 100 000 bouteilles produites par an. Seuls les vins rouges peuvent prétendre à l’appellation Fitou.
Les vins de Fitou
Face à la demande de vins moins tanniques, pouvant être bu « sur le fruit » dans leur jeunesse, les vignerons et coopératives ont dû adopter de nouvelles techniques. Il faut donc distinguer deux types de vins à Fitou. Commençons par ces nouveaux vins plus gouleyants, où on ne retrouve pas la structure et la garde traditionnelles du Languedoc. Cela est passé par l’adoption de la macération carbonique. Cette technique, aussi utilisée pour les vins nouveaux, permet de réduire le temps de macération des vins et donc, de limiter le contact du moût avec les peaux et les pépins, sources de tanins. Elle est très utilisée pour le Carignan qui est un cépage habituellement puissant et caractérisé par de fortes notes de gibier et de cuir.
Grâce à la macération carbonique, on peut donc obtenir des vins plus fruités et souples en bouche, à base de Grenache et de Cinsault, les deux principaux cépages du Languedoc Roussillon. Ils sont agréables à boire dans les cinq ans qui suivent la mise en bouteille, autour d’un barbecue estival ou un carré de porc rôti.
Ensuite, on retrouve des vins classiques de la région, des vins de garde qui ont donc plus de complexité mais qui doivent s’attendre quelques années avant d’atteindre le potentiel. Ils se caractérisent par une aromatique sur les fruits noirs confits, le pain grillé, le cuir et, après quelques années, le gibier, le sous-bois ou encore la truffe. Privilégiez-leur des plats comme un agneau de sept heures ou un filet mignon rôti au beurre.