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L’histoire d’une dégustation comparative
J’avais il y a quelque temps une drôle d’envie, du Cahors. Cela faisait longtemps que je n’avais pas dégusté ce cru où le Malbec est roi. Dans ma mémoire, c’était un vin de grande garde aux abords des plus charpentés et aux notes épicées puissantes de sa jeunesse.
Je me suis donc dirigé chez mon caviste qui me recommande une jolie propriété de l’appellation. Une idée loufoque me vient lorsque je vois un Malbec d’Argentine : comparer les deux pour déterminer ce qui rend Cahors unique. Me voilà donc rentré, mes deux flacons en main, prêt pour une dégustation comparée. J’appelle un ami, prépare un joli plateau de charcuteries, leur gras est parfait pour absorber les excès de virilité des jeunes rouges.
Que de déception lorsque nous goûtons le Cahors, en particulier face à l’argentin. Millésimé 2016, le vin était complètement effacé, peut-être un défaut sur de la bouteille, peut-être était il dans une phase de fermeture à l’échelle de son évolution ? Nous n’aurons sans doute jamais la réponse. Son concurrent du soir lui était tout en gourmandise, des fruits noirs confits, des épices bien intégrées au vin. Un vin parfait pour un apéritif mais loin des souvenirs de Cahors que je pouvais avoir.
A la recherche de Cahors
Je ne m’arrête toutefois pas face à cet échec et je vais à la recherche de nouveaux Cahors. Le constat est sans appel cette fois, Cahors dans sa jeunesse, c’est la puissance du Sud-Ouest en bouteille ! Un vin solaire et charpenté où le fruit doit se battre avec les épices pour se faire une place.
La comparaison avec l’Argentine cette fois-ci est sans appel : les deux régions ne se battent pas à armes égales tellement Cahors est structuré et complexe. Cette structure complexe est la clef qui permet à ces vins de vieillir, qui permet aux tanins de se fondre et à gagner une nouvelle palette aromatique qui rappellera la truffe, le gibier, voire le humus.
Alors que faire avec son Cahors ? En apéritif, il saura répondre au gras de saucisson, jambon de pays, rillettes ou pâtés, mais prendra automatiquement le dessus dans des accords plus fins. Un vin pour accompagner une jolie pièce de viande donc. Une côte de bœuf grillée au feu de bois, que l’on partage entre amis, c’est là que Cahors s’épanouit ! Un magnifique ping-pong de puissance entre le verre et l’assiette, tout en restant fidèle aux racines de l’appellation et aux valeurs de partage et de convivialité du Quercy.
L’ambiance reste la même sur un vieux vin, cette fois-ci, partez plutôt sur un joli civet de gibier, posez le plat au milieu de la table pour que chacun se serve et se régale de l’accord qui cette fois-ci sera plus en finesse.
Verdict après ce périple. Cahors ça vous prend aux tripes et, plus généralement, quand on en vient au vin, ne pas rester sur une mauvaise expérience !