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Sur les berges de l’Aubance et du Layon, deux affluents de la Loire, on retrouve un grand terroir de liquoreux, les appellations de Côteaux du Layon, Côteaux de l’Aubance, Bonnezeaux et Quart-de-Chaume. Parmi toutes celles-ci, c’est sûrement la première qui est la plus connue et c’est donc là que nous partons à l’aventure aujourd’hui.
Des terroirs d’exception
Pour comprendre les Coteaux-du-Layon, il faut d’abord comprendre ce que l’on entend par terroir, ça n’est pas seulement la composition des sols qui entre en compte mais aussi le climat, la biodiversité et la présence humaine. En termes de géologie, on est ici dans l’Anjou noir, pays schisteux où la vigne a tendance à s’enraciner profondément et puise donc plus de minéraux dans les sous-sols. L’humidité et les vents venants des affluents de la Loire jouent eux aussi un rôle clef dans l’appellation puisqu’ils sont responsables du – ou plutôt des – microclimat(s) de Côteaux du Layon.
L’absence d’uniformité des Côteaux du Layon a permis à des microterroirs de sortir du lot. Certains villages peuvent faire l’objet d’une mention sur l’étiquette, un peu à la manière des Côtes du Rhône village, qui sont suffisamment qualitatifs pour se distinguer des Côtes du Rhône génériques, mais pas assez pour prétendre au titre d’AOC. Bonnezeaux et Quart de Chaume ont quant eux la prestance nécessaire pour se placer au-dessus des Côteaux du Layon et avoir leur propre appellation tout en étant sur la même aire d’appellation. Mieux, on retrouve aussi un Premier cru Chaume et un Grand Cru Quart-de-Chaume, uniques dans leur genre en Loire.
Le chenin au service de grands vins liquoreux
Le chenin, cépage historique de l’Anjou et de la Touraine, règne en maître incontesté sur les berges du Layon. Sa peau fine en fait le parfait cépage pour l’obtention de raisins chargés en sucres. Le climat humide permet en effet le développement de botritys cinerea, pourriture noble qui vient attaquer les baies et en concentrer les sucres. La ventilation apportée par les courants d’air fluviaux permet de garantir qu’elle ne se développe pas outre mesure et donc que le vignoble garde un bon état sanitaire.
Les vendangeurs poussent le vice jusqu’à faire des tries successives, c’est-à-dire de repasser dans les vignes plusieurs fois pour ne récolter à chaque fois que les meilleures baies, c’est-à dire celles qui ont juste le bon niveau de pourriture noble.
Résultat après des vendanges et un élevage tout en douceur : de grands vins liquoreux à la robe brillante et dorée. Au nez, on est sur notes de miel d’acacia, de citronnelle et de fruits confits, de la poire, de la pomme, du coing, voire même de l’ananas. En bouche, on retrouve une touche de fraîcheur ligérienne sans pour autant abandonner cette gourmandise sucrée qui rappelle la pâte de coings de grand-mère.
Accorder un tel vin peut être un défi mais vous ne ferez jamais de faux pas en choisissant une tarte tatin, aux pommes pour les classiques, ou aux coings, voire à l’ananas pour plus d’originalité. N’hésitez d’ailleurs pas à déposer une quenelle de sorbet au coing pour un twist de fraîcheur.