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Les vins effervescents de Loire
Le Val de Loire est, après la Champagne, la première région en volume de production de vins effervescents. Le terme effervescent désigne un vin en bouteille contenant du gaz carbonique sous pression qui se détend avec effervescence au moment du débouchage.
Ce mot est destiné à remplacer l’ancien terme mousseux qui est apparu, dans les discussions internationales, comme dépourvu d’équivalence dans les langues étrangères européennes. Il s’oppose ainsi aux vins tranquilles. Les vins effervescents français les plus connus sont les vins de Champagne, la blanquette de Limoux, les crémants de Loire notamment.
Qu’est qu’un vin effervescent ?
Il existe différents types de vins effervescents en vallée de la Loire. Tout d’abord le vin perlant ou dit « perlé ». Ce vin connaît une effervescence moins marquée, le plus souvent obtenue par embouteillage avant dégazage après fermentation ou après une vinification sur lies bâtonnées. On retrouve ce procédé dans certains Muscadets, Gaillac ou vins de Savoie.
Il existe ensuite le vin dit pétillant : un vin plus chargé en dioxyde de carbone qu’un vin perlant (pression comprise entre 1 et 2,5 bars). Il conserve plus longtemps en bouche la sensation de picotement apportée par la présence du gaz dissous.
Enfin le vin mousseux est celui qui contient la plus haute teneur en dioxyde de carbone (pression > 3 bars), de nombreuses bulles et une mousse compacte se forment dès l’ouverture de la bouteille.
En vallée de Loire, dans les années chaudes le chenin, cépage tardif peut donner d’excellents vins tranquille, mais en règle générale il fait trop frais et le raisin ne mûrit pas suffisamment. Ainsi cette fraîcheur du climat se prête parfaitement à la production de vins effervescents. Les meilleures d’entre eux sont élaborés suivant la même méthode qu’en Champagne, c’est-à
dire avec une seconde fermentation en bouteille. Ils proviennent de vignobles frais où la roche dominante est le calcaire, présent aussi bien dans la couche arable que dans le sous-sol.
Les deux appellations les plus importantes de la vallée de la Loire le Vouvray et le Saumure, sont toutes deux issues de sols calcaires. Le Vouvray ainsi que l’appellation voisine de Montlouis n’emploient que du chenin blanc. Si l’on garde les bouteilles quelques années pour leur permettre de s’assouplir, le vin acquiert de délicieux arômes de miel et de noisette sans perdre la vivacité que lui confère l’acidité du chenin.
Le crémant de Loire
Le crémant de Loire est une appellation d’origine contrôlée créée en 1975 couvrant l’Anjou, la Touraine, Cheverny et Saumur. Elle longe la Loire et ses affluents, la Vienne, l’Indre et le Cher, sur environ 200 km, et concerne 318 communes.
L’appellation impose un cahier des charges plus strict : des rendements inférieurs et un minimum de 150 kilogrammes de raisin par hectolitre de moût contrairement au 130 kilogrammes autorisés pour le Saumur. Ainsi le raisin est pressé moins fortement et les substances amères présentes dans la peau et les pépins ne sont pas extraites. La mousse est plus fine et on y décèle de savoureuses notes de levure et de miel.
Les cépages stars du crémant de Loire sont incontestablement le chenin blanc et le cabernet franc en cépage noir. Mais de nombreux autres cépages sont utilisés : le chardonnay, le pinot noir, le grolleau noir, le grolleau gris et le très original orbois, dont il ne subsiste que
de rarissimes arpents en Loir-et-Cher. Le cabernet sauvignon et le pineau d’Aunis peuvent également entrer partiellement dans l’encépagement.
Du côté des arômes, le crémant de Loire est subtil au nez, et d’une agréable fraîcheur en bouche. Il dispose d’une robe crystalline, claire, aux reflets gris, jaune paille. Au nez, le crémant de Loire révèle des notes de fruits blancs, de mélisse, de fleurs blanches, de noisette, d’amande ou parfois une touche de vanille et de réglisse.
L’idéal serait de la servir aux alentours des 6 à 8 degrés Celsius. Après le dégorgement qui a lieu au terme de l’élevage sur lattes, les vins effervescents sont conservés plusieurs mois en cave avant leur mise en marché. Ils s’expriment donc pleinement dans l’année qui suit leur commercialisation, voire dans les deux ou trois années suivantes.
Après avoir connu des débuts timides, l’appellation a aujourd’hui acquis ses lettres de noblesse en France comme à l’étranger. Elle commercialise 17 millions de cols par an, dont 44% sur le marché français et 56% sur le marché international.
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