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Les vins bios d’Alsace

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Avantagée par un microclimat favorable à la limitation des traitements chimiques, l’Alsace fait figure de pionnière dans la viticulture biologique et biodynamique depuis la fin des années 60. La dynamique de conversion s’est accélérée ces dernières années, entraînée par la reprise de domaines par de jeunes vignerons ayant à cœur d’exprimer toute la spécificité des terroirs et des cépages de la région tout en respectant l’environnement.

Des caractéristiques climatiques et géographiques idéales

 

Le vignoble alsacien s’étend sur 170 kilomètres entre Strasbourg et Mulhouse, et recouvre plus de 15 000 hectares sur les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Protégée des vents d’ouest porteurs de pluie par la barrière naturelle du massif des Vosges, l’Alsace est l’une des régions les plus sèches et ensoleillées de France. Ce microclimat limite ainsi le risque de maladies de la vigne, qui se développent dans des conditions plus humides, et donc le recours aux traitements. 

En outre, la formation géologique mouvementée de la région a contribué à une grande variété de reliefs et de sols, rendant la viticulture biologique d’autant plus intéressante qu’elle permet au terroir de pleinement s’exprimer dans le vin. L’importance accordée au terroir se retranscrit d’ailleurs dans la délimitation des lieux-dits des 51 grands crus d’Alsace, mais également à la volonté d’un nombre croissant de vignerons d’instaurer une dénomination « premier cru » pour les vignobles de qualité intermédiaire. 

Enfin, la grande majorité des vins alsaciens étant des monocépages, limiter les interventions dans les vignes et au cours de la vinification permet de transmettre toutes les qualités propres à ces variétés aromatiques typiques de la région (riesling, gewurztraminer, pinot gris et muscat notamment pour les cépages dits « nobles », utilisés notamment pour les grands crus, les vendanges tardives et les sélections de grains nobles).

Un engouement croissant des vignerons alsaciens pour le bio

 

Tous ces facteurs favorisent ainsi la viticulture biologique en Alsace, et expliquent qu’elle soit aussi répandue. En effet, l’Observatoire de la Bio en Région Grand Est (Opaba) recensait en 2018 un total de 2 974 hectares de vignes en agriculture biologique ou en conversion, soit 20 % du vignoble, ce qui en fait l’une des premières régions viticoles bio de France en proportion de la surface totale. C’est quatre fois plus qu’il y a dix ans – une dynamique qui ne cesse de s’accélérer, notamment chez les jeunes vignerons prônant une viticulture plus respectueuse de l’environnement ainsi qu’un style de vin plus pur, reflétant les caractéristiques propres à chaque terroir.

Fortement engagés dans cette démarche, certains vignerons alsaciens ont ainsi souhaité aller plus loin que la réglementation européenne, et ont mis en place en 2010 une charte des vins bio d’Alsace appelée « Vinabio ». Plus exigeante, elle vise à garantir un produit respectueux de l’environnement, de la production du raisin à la vinification : vendanges manuelles, raisins entiers lors du pressurage, limitation des sulfites plus stricte…

Une démarche biodynamique fortement ancrée dans l’histoire du vignoble alsacien

L’Alsace fait figure de pionnière dans la viticulture biologique mais surtout biodynamique depuis la fin des années 60. En effet, en 1968, le viticulteur Eugène Meyer est victime d’une sévère intoxication due à un insecticide, ce qui le convainc de se convertir à la biodynamie. Cette pratique agricole repose sur trois principes fondamentaux : la conception du vignoble comme une entité vivante faisant partie d’un écosystème ; l’utilisation de remèdes homéopathiques pour traiter la vigne ; et le suivi des cycles lunaires. Conseillé par une proche de Rudolf Steiner, inventeur autrichien de la biodynamie, Eugène Meyer entraînera par la suite bon nombre de ses confrères vignerons dans cette démarche.

En effet, on décompte aujourd’hui 18 domaines certifiés Biodyvin et 56 Demeter, les deux principaux labels français pour la viticulture biodynamique. Nombre des producteurs les plus réputés y adhèrent, certains depuis des dizaines d’années – citons par exemple Marcel Deiss, pionnier de la complantation en Alsace, Zind-Humbrecht, Weinbach, Valentin Zusslin, ou encore Albert Mann. D’autres, comme le célèbre domaine Ostertag, réputé notamment pour ses grands rieslings épousant parfaitement leur terroir, sont de fervents adeptes de la biodynamie, sans nécessairement adhérer à un label.

En effet, que ce soit pour le bio ou la biodynamie, une démarche de viticulture et de vinification plus saine et respectueuse de l’environnement est plus qu’un argument de vente pour la plupart des vignerons, mais bien une véritable philosophie. C’est cette conviction qui pousse tant de domaines à se convertir d’année en année, faisant de l’Alsace un acteur majeur du vin bio en France.

© Photo : Eugène Mayer
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De Célia Vernant

Membre d'Elyxir, association étudiante d'oenologie.

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