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Surtout connue pour ses rosés estivaux, la Provence a en fait une large gamme de vins qui sauront en surprendre plus d’un. Autre fait peu connu, c’est le vignoble le plus bio de France.
Le renouveau du plus vieux vignoble de France
S’il ne jouit aujourd’hui pas de l’image de Bordeaux ou de la Bourgogne, le vignoble provençal reste le plus vieux vignoble de France. Planté par les grecs à partir du VIIème siècle avant Jésus-Christ, la Provence a toujours joué un rôle important pour les vins français. Ayant souffert de la mauvaise réputation du « rosé piscine », nombre de vignerons cherchent à redorer le blason de la Provence viticole. Cela passe notamment par le passage à l’agriculture biologique. Elément essentiel de la montée en gamme des vins locaux, le bio représente 24% de la surface plantée dans la région, contre 9.6% de moyenne sur toute la France.
Il faut toutefois distinguer le bio par conviction du bio comme argument commercial. Nombreux sont en effet les domaines qui font le choix du biologique pour mieux vendre leurs vins, notamment à l’international. Nombre de bars et restaurants exigent en effet de leurs rosés qu’ils soient biologiques, pour mieux les vendre sur les trois mois de l’été.
D’un intérêt œnologique limité, laissons ces vins de côté pour nous intéresser plutôt à la Provence qui voit le bio comme un tremplin qualitatif.
Le bio comme un choix logique
Dans l’ensemble, tous les grands de Provence ont fait le choix du bio il y a des années. De Bellet jusqu’aux Baux-de-Provence, en passant par le vignoble de la Sainte-Victoire et les célèbres appellations de Bandol et Cassis, les exemples ne manquent pas. Le futur de la Provence s’inscrit en bio.
Pour les anciens, l’agriculture biologique est le seul moyen de vraiment comprendre leurs vignes et d’en tirer des vins d’exception. Beaucoup poussent la logique plus loin en adoptant la biodynamie pour un respect accru de la vigne et de la biodiversité. Le résultat, une production très qualitative et une notion de terroir présente dans les vins. Pourtant certains ne revendiquent pas le bio, de peur justement d’être considéré comme des opportunistes qui cherchent à profiter de la mode. La vérité est, qu’avec ou sans label, ces domaines n’ont aucune difficulté à écouler leur production.
Le vrai apport du bio en Provence, ceux sont en fait les nouveaux arrivants qui le démontrent. Beaucoup de passionnés choisissent en effet d’installer leur domaine dans la région – il faut dire que le prix moyen à l’hectare reste plus faible que dans beaucoup d’autres régions. L’agriculture biologique s’impose alors comme un choix logique et leur permet de se faire connaître plus rapidement. Ainsi, le bio leur permet de mieux appréhender leurs terroirs et donc leurs vins tout en leur permettant de rentrer dans leurs coûts sur des premières années, souvent difficiles.