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« Le fruit d’un Beaujolais, le charme d’un Bourgogne » : le slogan de l’appellation Morgon reflète l’essence de ce cru, remarquable de complexité et de puissance, au potentiel de garde surpassant la plupart des vins de la région. Des flacons à l’excellent rapport qualité-prix à soigneusement conserver en cave !
Un cru puissant et robuste, reflet d’un terroir atypique
Le Beaujolais a longtemps souffert de sa réputation de région productrice de vins légers à boire jeunes et n’offrant aucune complexité. Ces critiques s’adressent principalement au beaujolais nouveau, ce vin primeur faisant couler beaucoup d’encre tous les ans en novembre au moment de sa commercialisation. Néanmoins, les crus du Beaujolais, ces dix appellations au sommet de la hiérarchie produites dans des villages délimités, sortent peu à peu de l’ombre et dévoilent leurs vins plus étoffés et élégants.
Parmi ceux-ci, Morgon est le deuxième plus important en termes de superficie après Brouilly. Recouvrant 1 100 hectares de vignes sur la commune de Villié-Morgon, située à mi-chemin entre Mâcon et Villefranche-sur-Saône, cette appellation créée en 1936 figure parmi les plus renommées du Beaujolais. Le nom de ce cru vient de la nature de son sol composé de « roche pourrie », provenant de la désagrégation des schistes et roches éruptives. C’est ce terroir atypique qui confère au Morgon son corps et sa puissance. Le vignoble est découpé en six climats, parmi lesquels la Côte du Py et les Charmes sont les plus réputés.
Des vins de garde à la personnalité unique
Comme leur slogan le suggère, les vins de Morgon allient le fruité de l’unique cépage gamay avec un corps charpenté et une finesse typiquement bourguignonne. Généreux et robustes, ils présentent des arômes évoquant les fruits rouges (cerise, framboise), le kirsch et les fruits à noyau (abricot, pêche), accompagnés de notes minérales caractéristiques. Particulièrement aptes à la garde, ils se bonifient avec le temps et développent des notes sauvages et de sous-bois. Les meilleurs d’entre eux, issus de parcelles aux sols de schistes, sont plus austères sur la jeunesse et peuvent vieillir une dizaine d’années, ce qui leur confèrent ces arômes si particuliers : dans le langage viticole, on dit qu’ils « morgonnent ».
L’intensité et la complexité de ce cru en font un excellent vin de repas, qui s’accommodera de plats mijotés tout aussi aromatiques comme un bœuf bourguignon ou un coq au vin. Le goût puissant et la chair ferme de gibiers à plumes (cailles, faisan, canard sauvage) fera un beau mariage avec les millésimes déjà évolués. Pour un accord plus original et exotique, un tajine d’agneau aux pruneaux et abricots secs rappellera les notes de fruits à noyau du vin tout en complétant sa gamme aromatique.
Le vignoble de Morgon est en mouvement perpétuel, alliant tradition et modernité. En effet, face à de célèbres vignerons bien installés (à l’image de Dominique Piron, représentant la 14ème génération de son domaine), de jeunes talents proposent une vision différente de l’appellation (citons notamment Mee Godard, installée depuis 2013). Une diversité qui permet de découvrir des Morgon aux styles variés reflétant leur terroir mais également la personnalité du vigneron.