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La légende veut que l’appellation Côte-rôtie, plus ancien vignoble de la Vallée du Rhône, soit également le site originel de la viticulture en Gaule. Que cette anecdote soit un mythe ou la réalité, l’AOC Côte-rôtie est un monument du monde viticole qui fascine l’ensemble des amateurs de vin. Nichée au nord de la Vallée du Rhône, les deux vallonnements qui composent cette appellation – la Côte Brune et la Côte Blonde – surplombent les villages d’Ampuis, de Saint-Cyr-sur-Rhône et de Tupins-Sémons dans lesquels se situent la majorité des producteurs de l’appellation.
Les vins de Côte-rôtie, un numéro d’équilibriste entre syrah et viognier
L’AOC Côte-rôtie ne produit que des vins rouges. Ceux-ci sont majoritairement issus de la syrah, cépage rhodanien régnant sans partage sur la partie septentrionale du Rhône. L’ajout dans l’assemblage de viognier est également possible dans une moindre proportion (au maximum 20%). Le vignoble de Côte-rôtie est caractérisé par l’implantation des coteaux sur des pentes très abruptes qui ont été aménagées en terrasses étroites pour faciliter la culture de la vigne.
Ces conditions particulières permettent de tirer le maximum des deux cépages de l’appellation grâce à un climat alliant la chaleur et le soleil propres à la Vallée du Rhône et une influence continentale fraîche venue de la Bourgogne au nord.
La syrah que l’on trouve dans l’appellation Côte-rôtie produit des vins plus fins que le reste des appellations de la Vallée du Rhône septentrionale. Elle produit ici des vins dont la robe sombre, presque opaque, évolue avec le temps sur des touches de grenat. Le nez est caractérisé dans sa jeunesse par un mélange de fruits noirs frais – myrtille, mûre, cassis – mais aussi par la présence d’épices douces.
Dans des vins plus évolués, les arômes de fruits passent sur une palette allant du cuit au confit : cerises à l’eau de vie, griottes, figues séchées. Des notes empyreumatiques et torréfiées – café, chocolat, cacao – font également leur apparition parfois accompagnées d’arômes plus sanguins de viande ou de gibier. La bouche est marquée sur la jeunesse par une trame tannique présente qui devient très rapidement soyeuse après quelques années de vieillissement.
Le viognier est lui un cépage blanc, principalement connu pour les vins de l’appellation Condrieu dans lesquels il est utilisé en mono-cépage pour produire des vins à l’aromatique explosive d’abricot, de miel, de fleurs blanches et de fruits secs. Il apporte dans l’assemblage des vins de Côte-rôtie plus de fraîcheur, une finesse accrue, plus de rondeur, ainsi qu’un arôme particulier marqué par des notes florales qui s’apparentent à la violette.
Comment réaliser un mariage réussi avec une Côte-rôtie ?
Afin de faire écho aux notes d’épices douces présentes dans la syrah, mais aussi aux notes sanguines qui apparaissent souvent à l’évolution sur une Côte-rôtie, le mariage d’un vin de l’appellation avec déjà quelques années de vieillissement avec un carré d’agneau en croûte d’épices douces – curcuma, genièvre, coriandre, poivre et piment d’Espelette – accompagné d’une purée de patates douces formera un très bel accord à même de ravir vos papilles.