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Le bordelais est un vignoble très clivé : les grands châteaux et leurs appellations sont très connus tandis que le reste du vignoble – autrement dit la majorité – reste dans l’ombre. Mettons aujourd’hui en lumière l’appellation Lalande de Pomerol, dont certains vins sont aujourd’hui servis à l’Elysée.
Une appellation méconnue de la rive droite
Lalande de Pomerol est une appellation méconnue du vignoble de Bordeaux. Il faut dire qu’en étant entouré par Pomerol et Saint-Emilion, elle n’a pas beaucoup de marge pour faire parler d’elle. Pourtant, il y a beaucoup à parier sur cette appellation qui partage, en partie, le terroir de ses voisines. Le Merlot domine les assemblages de l’appellation, comme le veut la norme sur la rive droite de Bordeaux. En termes de styles de vins, on est vraiment à mi-chemin entre Saint-Emilion et Pomerol. Les vins y sont toutefois prêts à boire plus rapidement car le terroir reste tout de même moins propice à la production de vins de garde.
Cela ne veut pas pour autant dire que Lalande de Pomerol ne produit pas de grands vins. Le fait est qu’aujourd’hui, la production est structurée par de petits domaines qui vendent le gros de leur production directement à leurs clients finaux, il est donc difficile de les trouver dans le commerce. Cela ne permet ainsi pas de médiatiser les vins de l’appellation et de les faire connaître du grand public. Ils n’en méritent pas moins notre attention. Arrêtons-nous aujourd’hui sur le millésime 2015, une réussite générale dans tout le bordelais, et qui commence à être prêt à boire à Lalande de Pomerol.
Le millésime 2015 à Lalande de Pomerol
Avec un printemps chaud et un été sec, le millésime s’annonce optimal à Lalande de Pomerol. Les raisins sont alors à la parfaite maturité au moment des vendanges, à la fin de l’été. Nombre d’amateurs parlent d’une année comparable à 1998, 2005 ou encore 2010. Un résultat d’exception est donc attendu.
A la dégustation, on n’est généralement pas déçu du voyage. On retrouve des notes de fruits noirs (cassis, myrtille, mûre) en confiture, des épices douces (sumac, vanille…), ou encore une aromatique légèrement boisée qui est issue de l’élevage en fût de chêne – et qui dépendent donc des choix de vinifications du domaine. En bouche, le vin est tout en puissance sans pour autant se montrer agressif. Il y a donc beaucoup de mâche mais les tanins ne sont pas asséchants comme on aurait pu le craindre. La trame sur les fruits confits nous colle au palais longtemps après avoir fini son verre, signe que l’on est face à un grand vin.
La concentration des arômes et la gourmandise semblent donc être les maîtres-mots pour le millésime 2015 à Lalande de Pomerol. De quoi accompagner de jolis mets, que ce soit une entrecôte en sauce bordelaise, une terrine de gibier ou encore une viande rouge au barbecue. N’hésitez par ailleurs pas à garder vos vins en cave quelques années de plus pour leur laisser le temps de s’épanouir encore plus.