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L’histoire du domaine
La première moitié du XXème siècle a été particulièrement dure pour le vignoble français qui, entre les guerres et les crises, a dû se réinventer pour survivre. Cela est d’autant plus vrai pour les petites exploitations familiales bordelaises qui devaient aussi faire face à une concurrence massive des grands crus classés voisins. La solution trouvée par les vignerons pauillacais réside dans la coopération.
Ainsi, la Rose Pauillac est fondée en 1933 à l’initiative de plusieurs familles vigneronnes. Dès les années 1960, c’est la quasi-totalité des petites exploitations pauillacaises qui fait corps dans cette coopérative. Ce faisant, les volumes de vins sont suffisants pour amortir l’investissement dans un chai moderne – chose qui aurait été impensable pour de nombre d’entre eux dont la petite taille d’exploitation ne justifie pas la construction d’un outil de production dernier cri.
Une coopérative moderne
Autre avantage, la coopérative permet aux vignerons de dédier plus de temps à leurs vignes et les accompagne dans leur transition vers une viticulture plus respectueuse de l’environnement et de leur terroir. Résultat, insecticides et herbicides ont été bannis alors que les travaux de la vigne (travail des sols…) ont, quant à eux, été encouragés – dans un vignoble bordelais qui reste, encore aujourd’hui, accroché aux produits phytosanitaires.
Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 22 vignerons qui forment la coopérative. La Rose Pauillac se place ainsi comme un acteur clef dans le vignoble médocain, si ce n’est Bordeaux dans son ensemble, et fait office de modèle alternatif dans un monde dirigé par le tandem négociant-grands crus classés.
Les vins du domaine
La gamme de la Rose Pauillac commence avec sa cuvée phare « La Rose Pauillac », un vin typiquement pauillacais qui saura plaire aux férus amateurs de Médoc. On sent bien ici le savoir-faire hérité siècle après siècle par les vignerons bordelais. Le Cabernet-Sauvignon domine l’assemblage et donne au vin son expression si reconnaissable sur les fruits noirs compotés (cassis, mûre) ainsi qu’une trame végétale (menthe, fougère). L’élevage en fût de chêne permet quant à lui de donner des notes épicées (vanille, réglisse, poivre) et toastée (pain grillé) en plus d’une certaine structure en bouche. Un Pauillac bâti pour une garde longue qui ira à ravir à des viandes rouges grillées.
Vient ensuite la cuvée Château Haut de la Bégade qui provient des meilleures parcelles de la propriété éponyme, au cœur de l’appellation Pauillac. On reste, là aussi, dans le classicisme pauillacais avec un vin qui parvient à s’équilibrer entre ses notes fruitées, végétales et épicées. Une cuvée qui, elle-aussi, peut passer plus d’une dizaine d’années en cave pour atteindre son apogée. De quoi ravir les amateurs d’entrecôte à la bordelaise qui se feront un plaisir de l’accorder à ce château Haut de la Bégade.
Place enfin à la cuvée « Rose Pourpre », un vin qui sort quelque peu des standards médocains puisque le choix est fait de donner la part du lion au Cabernet-Franc et au Petit-Verdot au sein de l’assemblage. Un vin atypique donc qui sera prêt à boire plus tôt que les autres cuvées de la coopérative. Sa fraîcheur et son côté fruité en font un allié de poids pour l’apéritif comme pour une viande rôtie au four (rôti, gigot, poulet rôti…).