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Le vignoble languedocien est reconnu pour sa multitude d’appellations aux terroirs, cépages et styles de vins très distincts, ce qui le rend parfois difficile à appréhender. Dans la zone géographique de Limoux, les effervescents dominent – cas rare dans la région. Souvent confondue avec le Crémant de Limoux, la Blanquette s’en éloigne notamment par son encépagement et son élevage qui la rendent unique.
Un terroir propice à la production d’effervescents
Le vignoble de Limoux s’étend autour de la commune du même nom, le long de la vallée de l’Aude et de ses affluents. La zone géographique est presque entièrement protégée par des reliefs – sauf au nord, où elle s’ouvre sur la région de Carcassonne –, limitant les influences maritimes marquées. Certains terroirs bénéficient cependant de brises océaniques contribuant à plus d’humidité et à des températures modérées, tandis que d’autres sont davantage marqués par une influence méditerranéenne avec un climat plus chaud et sec.
Le vignoble limouxin étant implanté à une altitude relativement élevée – entre 100 et 500 mètres – où les températures sont plus fraîches, préservant ainsi l’acidité des raisins, il bénéficie de conditions idéales pour la production de vins effervescents.
Ainsi, dès le XVIe siècle, des moines mentionnent dans leurs écrits la production d’un vin mousseux dans la région – souvent considéré comme le premier élaboré dans le monde. Il fut nommé « vin de Blanquette » en hommage à son cépage, le mauzac, dont les feuilles se parent d’un épais duvet blanc. A l’époque, la fermentation alcoolique s’arrêtait naturellement dans les caves du fait de la fraîcheur apportée par la proximité des reliefs. Le vin effervescent final contenait ainsi des sucres résiduels ainsi qu’un faible niveau d’alcool.
L’appellation Blanquette de Limoux fut officiellement reconnue en 1938, en même temps que la Blanquette méthode Ancestrale.
Un effervescent typique de la région
Les vins bénéficiant de l’appellation Blanquette de Limoux sont essentiellement issus du cépage mauzac (90 % minimum) pouvant être assemblé avec du chardonnay et du chenin. Ils sont élaborés suivant la méthode traditionnelle, par seconde fermentation en bouteille, et élevés au minimum 9 mois sur lies. Ils se distinguent ainsi de la Blanquette méthode Ancestrale, élaborée en 100 % mauzac avec une unique fermentation en bouteille, et du Crémant de Limoux, élaboré suivant la méthode traditionnelle également mais issu d’un assemblage dominé par le chardonnay et le chenin.
La méthode traditionnelle est celle utilisée pour la production du champagne : après une première fermentation alcoolique classique, les vins de base sont assemblés puis on ajoute une liqueur de tirage (un mélange de vin, de sucres et de levures) qui provoque une seconde fermentation en bouteille, durant laquelle du gaz carbonique se dégage et crée ainsi l’effervescence. Au terme de la fermentation, lorsque tout le sucre est transformé en alcool, les levures meurent et forment un dépôt solide (ce qu’on nomme les lies). Après l’élevage, les lies sont éliminées, puis on ajoute une liqueur d’expédition afin d’ajuster le dosage final en sucres, avant de boucher définitivement la bouteille.
Si la Blanquette de Limoux était initialement élaborée dans des styles doux et faibles en alcool, les producteurs ont progressivement opté pour des styles plus bruts davantage adaptés aux tendances de consommation.
Un effervescent méconnu aux saveurs uniques
Ces vins effervescents élaborés essentiellement à partir de mauzac, ce cépage blanc originaire du Sud-Ouest, présentent ainsi des caractéristiques uniques qui les démarquent des autres mousseux français. En effet, cette variété confère à la Blanquette de Limoux des parfums marqués de pomme verte et de poire s’accompagnant souvent de fruits à noyau (notamment de pêche) et de fleurs blanches (aubépine, acacia). L’élevage sur lies apporte également des notes toastées de pain grillé caractéristiques de la méthode traditionnelle. La bouche vive et fraîche s’accompagne de subtiles notes de miel et présente une belle longueur. Ces vins s’apprécient pour la plupart sur la jeunesse afin de profiter pleinement de la vivacité de leurs bulles et de la fraîcheur de leurs arômes.
Si la Blanquette de Limoux est souvent dégustée en apéritif, elle peut cependant accompagner tout un repas en fonction de son dosage. Élaborée dans un style brut (moins de 12 g/L de sucres résiduels), elle pourra se marier avec des plats à base de poisson cuits simplement, en évitant les sauces aux saveurs prononcées afin de préserver la finesse de l’accord. Tentez ainsi un dos de cabillaud en papillote, un bar rôti au four ou encore des filets de turbot meunière. Pour poursuivre le repas, des fromages de chèvre à pâte molle tels que le rocamadour ou le pélardon formeront un accord tout en légèreté avec la Blanquette de Limoux.
En version demi-sec (entre 32 et 50 g/L), ce vin effervescent accompagnera à merveille les desserts à base de pomme ou de poire, à condition qu’ils ne soient pas trop sucrés. Optez par exemple pour un crumble aux pommes ou encore une poire rôtie aux amandes. Moins courants aujourd’hui, les styles doux sont plus difficiles à accorder – avec des desserts, ils peuvent rapidement devenir écœurants. Testez néanmoins l’accord avec une brioche dont les douces saveurs feront écho avec les notes pâtissières du vin.
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