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Fronsac est une appellation bordelaise qui produit des vins rouges et dont la particularité est d’avoir une appellation sœur : le Canon Fronsac. Le Fronsac a été reconnu par les labels AOC et AOP en 1937 (Appellation d’Origine Protégée).
Fronsac où une histoire de gémellité
L’histoire du Fronsac ne peut être dissociée de celle de son appellation sœur, le Canon Fronsac. Après la longue période d’occupation romaine ayant marqué le lancement de la viticulture bordelaise, Charlemagne construit un « castrum » en l’an 769. Il s’agit en fait des prémices de la ville fortifiée de Fronsac, dont l’économie repose sur son vignoble. Le Duc de Richelieu décide d’y construire une demeure somptueuse, et participe ainsi à la reconnaissance l’appellation. Cette dernière est très populaire auprès de la noblesse, si bien que dès le XVIIIème siècle, elle et sa sœur ont une excellente réputation sur le territoire national.
Aujourd’hui, le Fronsac a une réputation internationale d’envergure et sa rareté sur les marchés mondiaux en fait une appellation d’exception.
Les parcelles de vignes de l’AOC Fronsac sont logées entre deux rivières
Le vignoble de Fronsac se situe à une très faible altitude avoisinant les 50 voire les 40 mètres, au cœur du vignoble libournais. Les parcelles sont juchées sur les versants les plus abrupts de charmants coteaux, enserrés entre la Dordogne et son affluent l’Isle. On y distingue deux types de sols. Dans un premier lieu, les sols calcaires et argilo-calcaires reposant sur la molasse du fronsadais favorisent de par leur tendresse l’épanouissement des racines de la vigne.
Cet épanouissement est contraint par la superficialité de ce type de sol, offrant ainsi le parfait compromis entre de bons rendements et le développement d’arômes intéressants. Ensuite, en contrebas, certaines parcelles sont sur des sols d’alluvions, riches en minéraux. Ces roches, grâce à leur porosité, sont essentielles au bon drainage de la vigne. En effet, elles permettent d’éviter la stagnation d’eau et sont une source de minéraux.
Par ailleurs, les conditions climatiques dont jouissent les parcelles de Fronsac sont favorables au bon développement de la vigne. En effet, le climat y est océanique et tempéré, ce qui est typique du climat aquitain. Par ailleurs, logées entre la Dordogne et l’Isle, les vignes sont protégées des gelées car les rivières régulent la température.
Le Fronsac est un vin de garde
Le Fronsac est un vin rouge d’assemblage, c’est-à-dire que sa Charte laisse la possibilité d’utiliser plusieurs cépages dans sa conception. Néanmoins, sa charte impose l’utilisation a minima de 85% de Merlot, qui est donc un cépage dominant. On retrouve également en proportions plus faibles, du Cabernet Franc et du Cabernet Sauvignon. Ces trois cépages sont réputés caractériels mais accessibles pour des dégustateurs novices.
A l’œil, le Fronsac offre une robe grenat soutenu et, dans sa jeunesse, de délicats reflets violets. Au nez, il dévoile des arômes inhérents aux vins rouges de bordeaux. Il révèle donc de fortes notes primaires de fruits rouges et noirs comme ceux de cerises, de groseille ou de prunes. Ces arômes sont associés au Merlot et au Cabernet Sauvignon.
Les nez les fins pourront reconnaître, après aération, des arôme tertiaires de vanille, de chocolat voire de moka. Ces derniers sont liés à la fermentation. En bouche, le Fronsac se distingue par son attaque directe et dense. Si les tanins que révèle un jeune Fronsac sont fermes, ils s’affinent avec l’âge.
A cet égard, on conseille en général de garder une bouteille de Fronsac au minimum 5 ans. Avec le temps, la diversité du terroir libournais se ressent sur les arômes.
Le Fronsac est un vin idéal pour les viandes rouges
Le Fronsac est un vin sec tranquille. Comme beaucoup de vins rouges du Bordelais, le Fronsac s’avère être un vin idéal pour les viandes rouges, les gigots, les petits gibiers de chasse mais également pour les viandes blanches et notamment les volailles. Par exemple, on pourra l’associer au tournedos Rossini, à une caille farcie aux champignons, à du boudin noir ou du bœuf black Angus. En matière de fromage, la puissance aromatique du Fronsac sublimera les fromages les plus relevés pourvu qu’ils soient à pâte sèche, comme le rocher nantais ou la boulette d’Avesnes.
Généralement on sert le Fronsac entre 16 et 17 degrés. Si l’on désire une dégustation optimale, un passage en carafe est conseillé.
Les années 1980, impossible de se tromper
Le Fronsac peut bénéficier de plusieurs dénominations telles que « Vin de Bordeaux » ou « Grand Vin de Bordeaux ». On remarque que les années 1980 ont été très riches en excellents millésimes. En effet, les années 1983, 1985, 1986, 1989 ont été remarquables. D’ailleurs, l’année 1982 a été reconnue « cru du siècle ». De toutes les années, 1945 est la meilleure avec la mention « cru millénaire ».
Deux parmi les rares châteaux du Blayais
Château Villars
Voilà sept générations que le domaine Château Villars est tenu d’une main de maître par la famille Gaudrie. Malgré toutes les épreuves que le domaine a dû traverser au XIXème siècle, comme le mildiou ou le phylloxera, le domaine a toujours maintenu une haute exigence. De ce fait, il produit des Fronsac parfaitement reconnus, y compris au-delà des frontières françaises.
Au cours du siècle dernier, le domaine s’est développé au point de doubler son territoire. Il compte aujourd’hui 40 hectares dont 30 sont réservés à la vigne. Le reste du domaine est consacré aux bois et aux prairies qui, en symbiose, améliorent la qualité du sol.
En effet, la famille Gaudrie porte fermement les valeurs de l’exigence et de la qualité pour ses clients. Cet engagement passe par une formation œnologique très complète complétant la reprise des traditions viticoles.
Château de la Dauphine
Construit en 1750 par Maître de Richon, un avocat de renom, le Château de la Dauphine tient son nom d’une étonnante anecdote. En effet, juste après sa construction, la dauphine de France, Madame de Saxe, s’y reposa quelques temps, donnant ainsi son nom au domaine.
Ce domaine viticole de Fronsac passe ensuite entre les mains de plusieurs familles qui, constatant le terroir d’exception, y lancent et développent la viticulture. En 2015, le domaine est racheté par la famille Labrune qui lui donne une nouvelle direction. En effet, soucieux de la préservation de l’environnement, ils convertissent le domaine de 53 hectares en biodynamie.