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Tout amateur de vin se doit d’avoir un flacon de Crozes-Hermitage à portée de main. Au fil des années, cette appellation, parmi les plus grandes de la Vallée du Rhône, s’est fait une place au Panthéon des vins gourmands et gouleyants. On est ici loin des grandes Côte Rôtie et Hermitage qui nécessitent des années de garde. A quelques encablures d’écart, la Syrah, unique cépage noir autorisé dans le Rhône septentrional, réalise donc la prouesse de donner naissance à des vins aux profils fondamentalement opposés.
Quand on parle de Crozes-Hermitage, on ne parle toutefois pas d’une piquette à boire dans le mois de sa mise en bouteille. Non, ils ont un formidable potentiel mais l’expriment différemment des appellations voisines. Attendez donc quelques années pour tirer les bouchons de vos flacons. En ce moment, c’est le millésime 2017 qui arrive à pleine maturité.
Des rouges gouleyants, sans excès de virilité
Au fil des flacons dégustés, un constat sans équivoque, 2017 est une année équilibrée sur Crozes-Hermitage. La cuvée Certitude de François Villard en est l’exemple parfait : un vin gouleyant, tout en fraîcheur, sur des notes de fruits rouges. On y ressent la patte du vinificateur qui a élevé ses vins en barrique avec un côté légèrement fumé.
Même constat chez Alain Graillot ou David Reynaud où la gourmandise prime. En somme, un millésime à boire sur le fruit, ou plus précisément, des entrées de gamme franches et agréables. Gardez la caisse à proximité pour accompagner vos apéros improvisés.
Si vous êtes à la recherche de vins au caractère plus marqué, tout n’est pas perdu car certains ont fait le choix d’aller chercher la puissance de la Syrah ou de l’amplifier avec un élevage interventionniste. On peut notamment penser à la cuvée Domaine Combier qui a un côté fumé plus prononcé que les cuvées précédentes.
Certaines cuvées ont un potentiel énorme
Bien que la majorité des Crozes-Hermitage 2017 correspondent au profil que l’on vient de dresser, prenons le temps de nous pencher sur les cuvées « haut de gamme » que proposent certains domaines. On abandonne ici la légèreté classique de l’appellation et on se rapproche de la puissance et de la complexité des vins de la colline de l’Hermitage – qui est en quelque sorte un Crozes-Hermitage Grand Cru.
La Guiraude d’Alain Graillot en est l’exemple-type, un vin aux notes florales et fumées, qui comporte aussi une trame sur le graphite ainsi qu’une puissance tannique remarquable. On passe du tout au tout entre les deux cuvées du domaine.
On retrouve toutefois des traces du 2017 que l’on connaissait jusqu’à présent puisque la fraîcheur reste palpable. On parle donc de vins bâtis pour la garde mais qui peuvent aussi se déguster maintenant pour accompagner une belle pièce de viande grillée au feu de bois.
Un mot sur les blancs
Souvent les grands oubliés de Crozes-Hermitage, les blancs valent pourtant le détour, en particulier en 2017. La fraîcheur donne des vins avec une jolie fraîcheur, de la rondeur et une belle trame fruitée et florale qui rappelle celle de la Grande Bourgogne.