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Côte de Blaye est une appellation bordelaise. Sa région d’origine, le vignoble bordelais est une région viticole historique et mondialement reconnue. En effet, chaque année on y produit environ 5 983 000 hectolitres des 38 Appellations d’Origine Contrôlée (AOC) que compte cette région.
Cette qualité en fait le premier vignoble Français en termes de volume. Elle s’étend sur un territoire plus de 117 200 hectares, regorgeant d’une diversité de terroirs inédite. Le Côte de Blaye a obtenu les labels AOC et AOP en 1936 (Appellation d’Origine Protégée).
L’AOC Côte-de-Blaye est un vin assez méconnu
L’histoire du vignoble blayais, subdivision à laquelle appartient le Côte de Blaye, est étroitement liée à celle de sa région viticole en ce que le territoire en question a toujours appartenu aux mêmes collectivités à travers les âges. Les historiens estiment que la culture viticole de la région remonte à l’antiquité. Ce secteur est alors pleinement intégré dans l’économie locale et même internationale notamment grâce à sa place stratégique proche du littoral atlantique qui en fait un partenaire de commerce idéal pour le Royaume-Uni et l’Europe du Nord. Au Moyen-Age, Aliénor d’Aquitaine va donner une réelle impulsion à la viticulture en facilitant les échanges commerciaux avec l’Angleterre.
Le Blayais a longtemps été connu pour sa production d’eau-de-vie. A partir des années 1980, la production d’eau-de-vie est doucement mise à l’écart, les parcelles sont soit arrachées, soit reconverties pour produire les vins blancs secs de l’appellation Côtes-de-Blaye. Ce n’est qu’alors que la réputation de ce vin se développe pleinement.
Le Côte-de-Blaye bénéficie de conditions de vinification optimales
Le Côte-de-Blaye est cultivé et vinifié à faible altitude excédant rarement les 100 mètres sur de jolis vallons et coteaux qui plongent dans la rivière et dont le sol est majoritairement composé de roches calcaires singulières appelées « calcaire de Blaye » ainsi que de matières gréseuses pleines de colluvions particulièrement riches en minéraux. Ces roches sont très propices au bon drainage de la vigne. En effet, leur porosité évite la stagnation d’eau et elles apportent des éléments minéraux à la vigne lors de leur érosion.
Les conditions climatiques dont jouissent les parcelles de Côtes de Blaye sont idéales. En effet, le climat y est globalement océanique et tempéré, typiquement aquitain. L’ensoleillement est excellent puisque le soleil chauffe les parcelles 240 jours par an en moyenne. Le taux d’hygrométrie est assez élevé du fait de la proximité avec l’océan atlantique, ce qui ajoute une singularité à ce terroir.
Le Côte-de-Blaye et sa douceur
Le Côte-de-Blaye est un vin d’assemblage, c’est-à-dire que sa charte laisse la possibilité d’utiliser plusieurs cépages particuliers pour l’obtenir. En l’occurrence, les cépages utilisés sont le Colombard B, l’Ugni B, Sauvignon, Sémillon et Muscadelle. La charte impose en revanche un processus de culture très exigeant. Il faut entre autres sélectionner les meilleurs grains lors de vendanges manuelles et ce, parcelle par parcelle et surtout cépage par cépage.
A l’œil, le Côte-de-Blaye révèle une robe jaune claire avec de délicats reflets verts. Au nez, il révèle des arômes très typiques des vins de bordeaux. Il dévoile donc de fines notes primaires d’agrumes, de pamplemousse ou de citron, mais aussi des arômes floraux avec de l’aubépine, de l’acacia, le mimosa et le tilleul. Les nez les plus aguerris seront sans nul doute séduits par la palette d’arômes secondaires sur des notes végétales avec des effluves de foin coupé, d’herbe et de fougère. Certains Côte-de-Blaye sont élevés en barrique et non en cuve. Alors, ils dévoilent des parfums de fumé et de vanille. En bouche, le Côte-de-Blaye a une attaque tout en douceur dans un premier temps. Ensuite, il révèle un équilibre parfait entre la matière, l’alcool et l’acidité.
En général, on conseille de garder une bouteille de Côte-de-Blaye entre 5 et 10 ans, un potentiel de garde plutôt classique des bons vins blancs. Gardé plus de 5 ans, le Côte-de-Blaye révèle des arômes de miel.
Un Côte-de-Blaye et une poêlée de cèpes…
Le Côte-de-Blaye est un vin sec tranquille. Le Côte-de-Blaye se marie très bien avec les saveurs iodées qui rappellent sa région d’origine le Bordelais. Ce vin s’accordera sans aucune difficulté avec un saumon. On peut suggérer d’associer les Saint Jacques au safran, un morceau de comté, une poêlée de cèpes ou un onglet avec un Côte-de-Blaye.
Généralement on sert le Côte-de-Blaye autour de 10°C. Il est conseillé de précéder le service d’un passage en carafe pour révéler ses arômes les plus subtils.
2012, une année admirable pour le Côte-de-Blaye
Le Côte-de-Blaye peut bénéficier de plusieurs dénominations. Les bouteilles antérieures à 2009 pourront pour certaines mentionner « Premières Côtes de Blaye ». Cette dénomination a désormais laissé place au nom de « Blaye-Côtes-de-Bordeaux ». Les années considérées comme millésimes exceptionnels pour le Côte-de-Blaye sont : 1997, 1998, 1999, 2003, 2006, 2013. Il faut également noter que 2012 est une année exceptionnelle.
Un des rares châteaux du Blayais
Château Haut Colombier
Le château Haut Colombier est revenu dans les mains de la famille Chéty en 1991. Cette famille de vignerons depuis 5 générations, comptant entre autres des professeurs de viticulture, a su faire de leur qualité d’entrepreneur une vraie réussite.
Idéalement situé au sommet de la plus haute colline du Blayais, ce domaine viticole des Côtes de Blaye a été convertis en 2011 de manière à répondre aux exigences de l’agriculture biologique. On peut y admirer les beaux couchers de soleil sur l’estuaire.