Sommaire
La topologie des climats en France
La France est globalement soumise à plusieurs types de climats :
- Le climat méditerranéen. Il est plutôt chaud et se caractérise par des hivers doux.
- Le climat tempéré. Ses hivers sont froids et ses étés sont chauds mais les écarts de température ne sont pas de grande amplitude. Il comporte plusieurs variantes :
- Le climat océanique : étés et hivers doux.
- Le climat de transition : hivers frais et étés chauds.
- Le climat semi-continental : hivers froids et étés chauds.
- Le climat de montagne : hivers assez froids et étés frais.
Ensuite, nous pouvons distinguer macroclimat, mésoclimat et microclimat.
Le macroclimat correspond au climat régional et s’applique à une région plutôt vaste telle que le Bordeaux, la Champagne ou l’Alsace.
Le mésoclimat correspond au climat local et concerne une région viticole étendue, un groupe de versants d’une même orientation, un ensemble de parcelles qui ont des caractéristiques communes au sein d’une région.
Le microclimat concerne une surface encore plus petite, comme une parcelle plus proche d’un cours d’eau, de bosquets ou d’une colline, ce qui lui confère des conditions thermiques particulières.
Le goût du vin influencé par les conditions météorologiques
Les études du côté gustatif et organoleptique des vins ainsi que l’analyse scientifique et agronomique des terroirs et climat ont permis de mettre en évidence une relation entre climat et qualité des vendanges, et donc le goût des vins.
Le rôle de l’ensoleillement
Les rayons du soleil permettent la photosynthèse, c’est-à-dire la synthétisation du sucre par les feuilles. Plus le climat est ensoleillé, plus le vin est riche en polyphénols et plus les baies sont aromatiques, mais il y a une limite.
Ainsi, les vignes plantées sur des terrains pentus exposés au sud et sud-est produisent des vins plus sucrés et moins acides du fait de la meilleure maturation des raisins.
Le rôle des températures
La photosynthèse est perturbée lorsque la température n’est pas comprise entre 10° et 35°. En moyenne, le cycle végétatif de la vigne varie entre 13° (Alsace-Lorraine) et 18,5° (Vallée du Rhône-Sud). En fonction des températures, un choix du cépage planté sera plus ou moins judicieux et dépend notamment de sa précocité en termes de maturité.
Ainsi, dans les zones à climat frais, on retrouve par exemple le Riesling (blanc) ou le Pinot Noir (rouge). Dans les zones à climat tempéré, on retrouve le Sémillon ou le Sauvignon (blanc) et le Merlot (rouge). Dans les zones à climat chaud, on retrouve par exemple le Malbec et la Syrah (rouge).
Il existe même un tableau des possibilités thermiques des différentes zones viticoles établi par des chercheurs.
L’impact de la pluviométrie et l’alimentation en eau de la vigne
En moyenne, la vigne nécessite entre 400mm et 600mm de pluie par an. Lors de la floraison-véraison, la pluie impacte le rendement et durant les vendanges, elle conditionne la concentration en taux de sucres réducteurs. S’il y a trop d’eau, la maturation n’est pas optimale. La vigne doit avant tout disposer de chaleur lors de cette phase.
Durant tout le cycle végétatif, l’alimentation en eau doit être régulière, ni trop abondante, sans quoi la photosynthèse n’est pas optimale et les raisins produits ont une mauvaise maturation (trop faible, raisins trop légers donc pas assez sucrés si pas assez d’eau et inversement s’il y a trop d’eau). Plus l’alimentation en eau est importante, dans une certaine mesure, plus la photosynthèse forme des sucres, ces derniers alimentent les baies et donnent des vins plus complexes.
La constitution des sols prend son importance ici. Dans un climat sec, on aura besoin de sols et sous-sols qui peuvent agir comme d’importantes réserves d’eau. Avec un climat pluvieux, les sols devront être drainés.
Ainsi il va y avoir un équilibre entre le maillage racinaire et le niveau d’accessibilité aux réserves d’eau :
- Les sols argileux sont mal aérés et les racines restent donc en surface à moins d’un mètre de profondeur. L’eau est fortement retenue et alimente bien les vignes en période sèche; en période de pluie, l’alimentation n’est pas excessive car les racines ne sont pas nombreuses et lorsqu’il pleut, l’argile gonfle et l’eau ruisselle en surface.
- Les sols calcaires et astéries régulent l’alimentation en eau en la stockant pour la céder aux racines en période sèche, et en ayant des propriétés de drainage rapide en période de forte pluie.
- Les sols sur alluvions gravelo-sableuses contiennent peu d’argile et retiennent mal l’eau mais les racines s’enfoncent donc beaucoup plus profondément (de 3 à 7 mètres) et la vigne résiste bien à la sécheresse. Les sols sont très imperméables en période de forte pluie.
L’impact des vents
Les vents permettent d’assécher et de ventiler les vignes. En cela, ils sont un élément régulateur et protecteur de certaines maladies de la vigne.
L’importance du millésime expliquée
On l’a vu, le climat impacte fortement la qualité des grains vendangés et donc les caractéristiques organoleptiques du vin. Chaque année ayant des conditions climatiques différentes, on comprend ainsi l’importance du millésime lorsqu’on évoque un vin. Du fait des variations de climat (pluie, gel, soleil, chaleur), chaque millésime d’un vin se caractérise par des différences en termes de teneur en sucres réducteurs, d’acidité, d’anthocyanes (pigments qui impactent la robe du vin), de polyphénols (composés chimiques affectant le goût, la couleur et la sensation en bouche du vin), de rendements…
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