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Une histoire tumultueuse
Dès le XVIIème siècle, le Château Margaux fut parmi les premiers domaines bordelais à rechercher la fabrication de vins d’une qualité supérieure. En effet, alors que le domaine a déjà atteint sa superficie actuelle, le régisseur Berlon est celui qui va révéler la grande qualité des vins produits. C’est lui qui va séparer la vinification des vins rouges et blancs, ou encore distinguer les meilleures parcelles du Château. Les vins du Château Margaux sont déjà proposés aux amateurs de vins anglais.
Une multitude de propriétaires vont se succéder à la tête du Château Margaux, laissant chacun leur empreinte. C’est notamment sous la direction du banquier Alexandre Aguedo, que Château Margaux deviendra Premier Cru Classé du Médoc en 1855. Il semble également nécessaire de mentionner 1954, qui correspond à la naissance de l’AOC Margaux, qui prend le nom de la commune et du célèbre château.
Aujourd’hui, Château Margaux est la propriété de Corinne Mentzepoulos. Elle fut conseillée pendant près de 25 ans par Paul Pontailler, grand œnologue et directeur général du Château. C’est Philippe Bascaules qui lui a succédé et est aujourd’hui directeur technique du domaine.
Un mythe bordelais
Château Margaux présente plusieurs particularités qui l’ont érigé au rang de mythe. C’est un des rares châteaux médocains qui produit du vin blanc, d’autant que le Pavillon blanc est considéré comme le meilleur vin blanc du Médoc.
Château Margaux a inspiré nombreux de ses dégustateurs et notamment Ernest Hemingway, qui a prénommé une de ses petites filles Margaux, en hommage à son vin médocain préféré.
Cependant, Château Margaux est quelque peu victime de son succès et il est extrêmement dur pour le citoyen lambda d’acquérir une bouteille du précieux nectar. Tout d’abord, le prix est plutôt prohibitif puisque les moins bons millésimes s’échangent à environ 250 euros, tandis que les millésimes mythiques s’envolent à plusieurs milliers d’euros.
Une telle envolée des prix a forcément encouragé la contrefaçon, comme c’est le cas pour la plupart des vins classés en 1855 ou des grands domaines de Bourgogne. Pour pallier à ce fléau, Château Margaux a mis en place une étiquette particulière, équipée d’un système de sécurité par code à bulles, qui permet de vérifier l’authenticité de chaque bouteille depuis 2011.
Les vins du Château Margaux
Le premier vin du Château Margaux est le plus prestigieux de tous. Il fait l’objet d’une sélection drastique, puisque seulement 40% de la récolte entre dans l’assemblage. De plus, le vin est tiré à 90% des meilleures parcelles de cabernet-sauvignon.
Les personnes qui ont la chance de le déguster décrivent une robe oscillant entre le rubis et le pourpre. Le nez présente des notes de fruits rouges, de réglisse, de fleurs blanches et mêmes des arômes toastés. La bouche est bien charpentée, droite et d’une longueur extraordinaire.
Les meilleurs millésimes présentent une harmonie parfaite entre puissante et souplesse, avec une grande complexité et des tanins veloutés. C’est notamment le cas pour les millésimes de légende : 1982, 1986, 1990, 1996, 2000, 2005, 2009 ou encore 2010.
Le Pavillon rouge est le second vin de Château Margaux, créé en 1908. Dans les années 90, la création d’un troisième vin a permis d’accroitre encore la sélection de la récolte. La qualité du Pavillon rouge est toujours plus grande, car les parcelles qui le composent participaient toutes, il y a peu de temps, à l’assemblage du premier vin.
Le Margaux de Château Margaux est le troisième vin du domaine, produit à partir de 1997. Il fut vendu en vrac jusqu’en 2009, millésime d’une grande qualité pour lequel les équipes ont estimé qu’il méritait un embouteillage à part entière. Il est désormais élevé en barrique comme le Pavillon rouge, pour un élevage de 15 mois.
Le Pavillon blanc est l’unique cuvée blanche de Château Margaux. 11 hectares de Sauvignon blanc permette la fabrication de cette cuvée, même si seulement un tiers de la récolte est mis en bouteille, le reste étant vendu en vrac. Ainsi, les quantités produites sont très faibles, puisque moins de mille caisses sont mises en vente chaque année.