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La passion en héritage
Dans l’après-guerre, le père d’Henri Duboscq était sous-chef de gare à Langon jusqu’au jour où un propriétaire viticole le poussa à démissionner pour devenir commerçant de vin. En 1952, il investit dans une parcelle de 7 ha à Saint-Estèphe. Le Haut-Marbuzet compte aujourd’hui 75 ha. Henri décide de rejoindre son père en 1962 et en est le propriétaire depuis 1974. Ses deux fils Bruno et Hugues ont rejoint l’aventure. La devise du domaine « Rien n’est difficile aux courageux et aux fidèles » résume le caractère des hommes qui ont écrit l’histoire des lieux.
La vendange
La propriété Haut-Marbuzet se situe sur la rive gauche de la Gironde à une cinquantaine de kilomètres au nord de Bordeaux. La majorité du vignoble est dominée par une croupe de graves au sous-sol argilo-calcaires avec une présence de fer. Le sol est recouvert de graviers, ce qui permet à la tombée de la nuit, de restituer la chaleur accumulée de la journée aux vignes. Les graves correspondent à des dépôts de gravier et de galets généralement mélangés à du sable et à de l’argile, déposés par l’estuaire de la Gironde. Elles forment une série de terrasses en pente douce.
On retrouve une forte densité de plantations dans les vignes, en moyenne 9 000 pieds par hectare. Cette forte densité aide à obtenir moins de grappes par cep et donne ainsi des raisins de meilleure qualité. Cela accroît notamment l’évolution des ceps et favorise un enracinement profond. Le bannissement des désherbants chimiques permet de refléter bonnement les caractéristiques de ce remarquable terroir.
L’encépagement du Château Haut-Marbuzet se compose de 50 % de Cabernet sauvignon, de 40 % de Merlot et de 10 % de Cabernet Franc et de Petit Verdot. Le Merlot souligne le côté moelleux et suave des vins. Quant au Cabernet Sauvignon, il révèle un côté charpenté et tannique.
La naissance du vin
La personnalité du domaine Haut-Marbuzet est écrite en grande partie grâce à sa vinification. Les raisins sont vendangés lorsqu’ils sont très mûrs puis sont ensuite égrappés. Les macérations durent longtemps. Les propriétaires s’efforcent d’utiliser un matériel traditionnel. Ils utilisent des cuves en béton qui conservent les levures naturelles des millésimes antérieurs et influencent leur comportement. Le vin est ensuite élevé en barrique de chêne neuf.
Ces techniques prônent leur terroir et jouent sur la couleur du vin, sa structure, sa rondeur et sa longueur en bouche. Henri Duboscq est passionné par les vins onctueux, féminins et boisés, possédant des tanins mûrs remplis de douceur. Deux grands vins rouges sont élaborés.
Le Château Haut Marbuzet est le premier grand vin. Il se bonifie avec l’âge avec une aptitude au vieillissement entre 10 et 15 ans, ses meilleurs millésimes sont les suivants : 2015, 2014, 2010, 2009, 2005, 2003, 2001, 1999, 1996, 1995 et 1990. Concernant le Château Mac Carthy, c’est un vin plus accessible qui se boit plutôt jeune, avant 8 ans de préférence.
© Photo : Hugues Duboscq