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Une propriété historique du Médoc
L’histoire du château Giscours remonte au XIVème siècle. Un donjon était à l’époque érigé sur le site où siège aujourd’hui le château. Pas question d’y planter de la vigne à cette époque, les marais du Médoc n’ont pas encore été asséchés et la nature à son état sauvage entoure Giscours. Il faut attendre le XVIème siècle et le rachat de la maison noble « Guyscoutz » par Pierre de Lhomme pour que les terres rattachées au donjon de Giscours accueillent la vigne. Les vins du domaine se font alors une réputation jusqu’à la révolution et à la vente comme bien national du château et de ses terres.
Giscours passe alors de main en main jusqu’à son acquisition par Jean-Pierre Pescatore. Ce luxembourgeois d’origine met alors un point d’honneur à redorer le blason du château. Cela passe d’abord par la construction du château que l’on connaît aujourd’hui, mais aussi par une recherche de la qualité au niveau des vins. Le domaine accède alors logiquement au rang de 3ème grand cru classé du Médoc lors du classement de 1855, commandé par Napoléon III, à l’occasion de l’exposition universelle de Paris.
Le classicisme margalien
Après quelques tumultes sur la fin du XIXème siècle et la première moitié du XXème siècle, le château Giscours retrouve sa splendeur avec l’arrivée de la famille Tari, puis de la famille Albada Jelgersma, qui prennent en charge la rénovation de l’outil de production et du vignoble. Le domaine se classe ainsi aujourd’hui comme un fleuron du Médoc et de l’AOC Margaux. On retrouve ainsi la fameuse patte margalienne dans les vins qui se veulent plus fins, plus fruités que ses voisins de Pauillac, Saint-Julien et Saint-Estèphe. Certains iront jusqu’à parler de « féminité margalienne », en opposition à l’austérité de Saint-Estèphe et la puissance de Pauillac et Saint-Julien.
Les vins du château Giscours
Aujourd’hui, le château Giscours divise sa production entre son grand vin, son second vin et un troisième vin afin de pouvoir déclasser les raisins d’une qualité moindre du premier vers le second, et du second vers le troisième.
Le Haut-Médoc de Giscours, troisième vin du château est issu de vignes qui ne sont pas intégralement plantées sur l’aire d’appellation Margaux. Il est donc déclassé dans l’appellation régionale Haut-Médoc. Il constitue ainsi une superbe entrée en matière pour ceux qui souhaitent découvrir le château Giscours sans débourser une large somme. Gourmand et plus abordable dans sa jeunesse, il sera un accord parfait avec un plateau de charcuterie ou une viande poêlée en toute simplicité.
Vient ensuite la Sirène de Giscours, second vin qui détrônera nombre de grands vins de châteaux voisins. Un équilibre entre la gourmandise et la complexité qu’il faudra attendre quelques années pour le laisser dévoiler tout son potentiel. Il accompagnera à merveille vos viandes rouges grillées.
Enfin, le Château Giscours, grand vin s’il en est un. On retrouve ici la « féminité margalienne » sans pour autant manquer de la structure qui fait toute la renommée du Médoc. Un équilibre fin et juste entre notes fruitées, boisées et épicées auxquelles vient s’ajouter une trame sur le sous-bois après quelques années. Une fois arrivée à maturité – comptez au minimum une dizaine d’années, sa texture de velours et son aromatique complexe seront merveilleux sur un tournedos Rossini ou un filet de bœuf accompagné de quelques cèpes.
© Photo : Château Giscours