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Qui n’a pas eu l’occasion de lire sur l’étiquette d’une bouteille la mention « Appellation d’Origine Contrôlée » ou « Appellation d’Origine Protégée » ? Bien que nous soyons familiers avec l’expression, nous ne sommes pas forcément toujours au fait de ce qu’elle implique. Qu’est-ce qu’un vin AOP ? Comment obtient-on cette désignation, quelles sont les garanties qui y sont liées ?
Qu’est-ce qu’une AOP ?
L’Appellation d’Origine Protégée (AOP) est une désignation attribuée à un produit permettant de reconnaître un savoir-faire lui donnant des caractéristiques spécifiques, et ce dans une aire géographique délimitée.
En France, il existe des AOP pour différents produits : les vins bien sûr, mais aussi les fromages, des fruits, des légumes, des huiles d’olive, d’autres produits laitiers…En 2018, tous les produits AOP du pays représentaient un peu plus de 23 milliards d’euros de chiffre d’affaires (source : inao.gouv.fr).
Aujourd’hui, on recense 363 AOP dans le secteur des vins et des eaux-de-vie. Pour obtenir une AOP, un producteur doit se plier à un cahier des charges précis et des conditions strictes sur l’origine et la qualité de son vin. Le choix des cépages ainsi que les techniques de culture et de vinification doivent répondre aux règlementations et aux critères de qualité énoncés par l’INAO.
L’INAO, l’Institut National de l’Origine et de la Qualité est un établissement public, chargé de reconnaître et de défendre les critères nécessaires à l’obtention d’une AOP. Nommé Comité National des Appellations d’Origine (CNAO) lors de sa création en 1935, il travaille aujourd’hui, entre autres, en étroite collaboration avec les ODG (Organisme de Défense et de Gestion). L’ODG d’une appellation est chargé de vérifier et contrôler que le vigneron souhaitant obtenir une AOP a bien appliqué toutes les règles, et dispense l’autorisation ou non à celui-ci de devenir un représentant de l’appellation.
Quelle différence avec un vin AOC ?
De nos jours, nombreux sont ceux qui sont plus familiers avec le terme AOC qu’avec celui d’AOP. Les Appellations d’Origine Contrôlée (AOC) ne sont pourtant pas si différentes des AOP. En fait, elles sont mêmes très similaires. Leur différence ? L’AOC est une désignation qui s’applique au niveau national, alors que l’AOP s’applique au niveau européen.
Cette distinction existe seulement depuis 2009 et permet une meilleure harmonie de la désignation des produits concernés à travers l’Europe. À noter qu’en France, seuls les vins sont encore autorisés à communiquer sans distinction sur les mentions AOC ou AOP. Tous les autres produits mentionnent aujourd’hui seulement « AOP ».
Pour obtenir une AOP, un produit doit d’abord répondre aux conditions imposées au niveau national d’une AOC.
Quelles garanties apportent les vins AOP ?
Avant toutes choses, rappelons que la désignation AOP est faite pour assurer des méthodes de culture et de vinification de qualité, appliquées dans une aire géographique délimitée, mais qu’elle n’implique en aucun cas des règles ou des conditions liées aux caractéristiques gustatives du vin.
Un vin AOC/AOP répond à un cahier des charges portant sur des éléments comme les cépages, les conditions de production, le territoire ou l’embouteillage, mais ne garantit pas de résultats déterminés à la dégustation. C’est pourquoi il existe parfois de grandes disparités gustatives entre les vins d’une même appellation.
L’AOC/AOP est fondée sur une notion de terroir. Elle permet de garantir les aspects suivants :
-Le vin a été produit dans une aire géographique délimitée, où des critères liés au terroir (sols, tradition) sont pris en compte
-Lors de la production, certains rendements ne doivent pas être dépassés. Ils sont fixés pour chaque appellation par le cahier des charges, et sont généralement exprimés en « hl/ha » (nombre d’hectolitres produits par hectares récoltés)
-Les cépages utilisés pour élaborer le vin doivent être les plus adaptés au terroir et aux conditions climatiques de l’appellation (selon les critères de l’AOC/AOP)
-Le degré d’alcool final du vin ne peut pas être inférieur aux normes fixées – Les méthodes de culture de la vigne, ainsi que les procédés de vinification doivent suivre eux aussi des règles (durée d’élevage, autorisation d’ajout de sucre etc)
Pour connaître toutes les conditions imposées à l’obtention d’une AOC/AOP, il convient de se référer au cahier des charges de chaque appellation.
Les AOP vin en France
En 2019, on dénombre en France, d’après le site de l’INAO, 319 AOC viticoles reconnues. Elles ont toutes une obligation d’affichage sur leurs produits.
En termes d’étiquetage, afin de pouvoir être commercialisés dans l’Union Européenne ou hors Europe, les vins doivent obligatoirement présenter les termes « Appellation d’origine contrôlée » ou « Indication Géographique Protégée » (voir plus loin), ou, s’il la possède, l’indication « Appellation d’Origine Protégée ».
La plupart du temps, on retrouve sur l’étiquette de la bouteille le nom de l’appellation (ex. : Brouilly, Bergerac, Patrimonio, Saumur, Muscadet, Languedoc …) suivi de la désignation « Appellation d’Origine Contrôlée ».
Les vins IGP : qu’est-ce que c’est ?
Dans la lignée des vins AOC/AOP, l’IGP (Indication Géographique Protégée) permet d’identifier « un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique ».
Initialement réservée à certains produits alimentaires, l’IGP a été étendue aux vins en 2009. Elle implique que, de la vendange du raisin à la fin de la vinification, toutes les opérations doivent avoir lieu dans une zone géographique délimitée. Comme pour les AOP, les IGP doivent répondre à un cahier des charges et sont contrôlées régulièrement.
Dans le monde viticole, il en existe 73. En voici quelques exemples : Pays d’Oc, Var, Côtes de Gascogne, Alpilles, Pays d’Hérault…