Un cépage méconnu du grand public
Le Savagnin est le grand cépage jurassien. S’il peut être utilisé dans d’autres appellations comme l’Ardèche, les Coteaux de l’Ain, les Côtes Catalanes ou encore les Hautes-Alpes, il n’y a que dans le Jura qu’il est employé en tant que monocépage.
Le Savagnin s’épanouit sur les sols marneux, qui sont particulièrement présents dans le Jura. Il apprécie particulièrement les marnes du Lias, propres à Château Chalon. Ainsi, il représente près de 15% des surfaces plantées dans le Jura, soit environ 300 hectares. Ce cépage semblait destiné à cette région viticole, car sa peau épaisse lui permet de résister à la pourriture grise et aux maladies, souvent chroniques dans des régions aussi humides. Il est tellement résistant au climat abrupt du Jura que les vendanges ont généralement lieu une quinzaine de jours après les autres cépages.
Un cépage international
Le savagnin est un cépage de la famille des Traminer, dont l’origine remonterai à l’empire austro hongrois. Il est ainsi un cousin du gewurztraminer, et fait partie de la même que le Chenin blanc, ce qui n’est pas complètement étonnant quand on remarque la puissance aromatique de ces trois cépages.
L’importation de ce cépage en France fait l’objet de deux légendes. La première, et plus connue, explique le Savagnin est arrivée en Franche-Comté quand celle-ci faisait partie de l’empire des Habsbourg. L’autre mythe, plus confidentiel, raconte que des religieuses hongroises auraient apporté le cépage avec elle, quand elles sont en venus en France à l’époque des Croisades.
Dans tous les cas, le Savagnin est aujourd’hui un cépage répandu à l’échelle de la planète. S’il parait logique de le retrouver en Suisse, en Allemagne, en Autriche et en Croatie ; il s’épanouit également parfaitement en Australie ou en Nouvelle-Zélande.
Des vins très aromatiques et de grande qualité
Le Savagnin est assez rapidement reconnaissable, grâce à ses arômes de beurre-frais, d’amande et de noix. Après quelques années, on peut y déceler des arômes sous-bois et des épices.
Grand cépage blanc, le Savagnin est d’abord omniprésent dans les vins blancs jurassiens. On le trouve tout à fait dans des assemblages, aux côtés de Chardonnay par exemple, dans un Côtes-du Jura, un Crémant du Jura, un Arbois ou un vin de L’Etoile. Il peut également être l’unique cépage utilisé dans la confection d’un vin blanc, comme à Château Chalon par exemple.
Enfin, il est utilisé pour la fabrication du vin de paille, du vin Jaune et du Macvin ; trois spécialités vinicoles du Jura.
Le Savagnin est réputé apporter complexité et finesse à un vin. Ainsi, il sera facile de l’assortir à une volaille aux morilles ou à des escargots. Il s’accorde également avec tous types de poissons de rivière, notamment la tuile aux amandes. Enfin, le Savagnin est le meilleur ami des fromages à pâte dure, comme le comté ou le beaufort.
Pour choisir au mieux votre vin, notez que les millésimes 2018, 2015 et 2010 étaient de très bons millésimes dans le Jura, tandis qu’il vaut mieux laisser de côté les vins de l’année 2013.
© Photo : Domaine Stéphane Tissot