Un cépage qui fait son grand retour
Longtemps relégué aux assemblages de vins effervescents, le Pinot Blanc que se partagent l’Alsace et la Champagne, montre aujourd’hui une toute nouvelle facette et se fait une place de choix sur les tables d’amateurs de vins. Il faut dire qu’il revient de loin, lui et le Sylvaner ont en effet fait l’objet de nombreuses critiques sous prétexte qu’ils donnaient de la « piquette » ou du « vinaigre ».
On se rend aujourd’hui compte que le Pinot Blanc peut faire de superbes vins, même s’il n’est pas assemblé à des cépages dits « nobles » (Riesling, Gewurztraminer, Pinot Gris et Muscat), encore faut-il que le vigneron y apporte le même soin qu’à ses cuvées plus prestigieuses. On peut alors se régaler de vins qui sortent quelque peu des grands carcans de la viticulture alsacienne : fraîcheur, gourmandise et plaisir immédiat sont les maîtres-mots. Des vins modernes en quelques sortes auxquels sont souvent associés des pratiques viticoles nouvelles (vins natures ou biodynamiques par exemple).
Le Pinot Blanc dans le verre
Le Pinot Blanc se situe en quelque sorte à l’intersection entre le Pinot Gris et le Chardonnay – ça n’est d’ailleurs pas un hasard puisque les deux sont des cépages cousins, génétiquement parlant. On retrouve donc une aromatique aussi délicatement florale qu’elle est délicieusement fruitée avec des notes de pêche blanche et de pomme. En bouche, un joli équilibre se forme entre la fraîcheur et la sensation de rondeur, un peu comme si l’on croquait dans un fruit à chair blanche.
La recette de cet équilibre gourmand réside dans l’attention que l’on porte à la vigne et au vin. Une viticulture responsable et raisonnable et une vinification peu interventionniste. Pas question ici de passer par le fût de chêne, qui marque bien trop souvent les vins d’arômes peu naturels et superflus. On a plutôt recours à la cuve inox, contenant neutre qui n’altère pas le vin.
Le Pinot blanc à table
Le Pinot blanc s’est aujourd’hui fait une place de choix sur les tables d’apéritifs dans nombre de bar à vins et autres repaires d’amateurs de jolis flacons. Il ira en effet à ravir à des plateaux de jeunes fromages crémeux comme le Brillat-Savarin ou le Chaource. Il viendra ainsi redresser leur gras avec sa touche de fraîcheur et les rendra plus digestes – c’est d’ailleurs une très bonne astuce pour faire aimer le fromage même aux plus compliqués des gourmets. Œufs mayonnaise ou même terrines de poisson se trouveront, eux-aussi, un allié de poids en la présence de Pinot Blanc.
Pour la suite du repas, on peut très facilement imaginer notre Pinot Blanc sur une cuisine printanière et végétale : des asperges en sauce hollandaise, risotto aux petits poids ou encore omelette aux champignons. Tous trouveront en notre flacon la dose de fraîcheur qu’il leur fallait pour arriver à un équilibre aussi gourmand que digeste.