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La Bourgogne fait rêver nombre d’amateurs de vins mais est souvent inaccessible tant en termes de prix que de rareté. Certaines appellations loin des grands crus de la Côte d’Or réservent toutefois de superbes rapports prix-plaisir. Partons à la découverte de l’une d’entre elles, Viré Clessé, un jeune cru du mâconnais.
Au cœur du mâconnais
Située au Nord de Mâcon, Viré Clessé est située au cœur du mâconnais. Elle a obtenu le rang d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) en 1999, avant cela, les villages qui la compose étaient intégré à l’AOC Mâcon-Village avec parfois, une indication comme « Mâcon-Clessé » ou « Mâcon-Viré ». Viré et Clessé sont d’ailleurs deux villages voisins qui ont été réunis au sein de le même cru grâce à leurs superbes terroirs.
On est ici sur le terroir de prédilection du Chardonnay : des sols calcaires en légère pente, une météo clémente et le savoir-faire bourguignon. Profitant de ses atouts naturels, Viré Clessé se consacre alors uniquement à ce qu’elle fait de mieux, des grands blancs à base de Chardonnay. Ici, pas de pinot noir ni d’aligoté tant le terroir semble fait sur-mesure pour le Chardonnay.
Pas de premiers ou de grands crus non plus, tous les vins produits sur les 437 hectares de l’appellation sont nés sur des terroirs homogènes et arrivent parfois à concurrencer leurs célèbres cousins de la côte de Beaune.
Cette parenté avec le cœur historique du vignoble bourguignon et ses grands crus, Viré Clessé la défend haut et fort. De même qu’en Côte d’Or, la vigne s’y est développé grâce à l’influence monastique, ici l’abbaye de Cluny. Les héritiers des moines clunisiens ont ainsi à cœur de perpétuer la tradition et le savoir bourguignons : un travail soigné dans les vignes, et un élevage méticuleux des vins au chai. Le mot élevage prend ici tout son sens : le vigneron fait passer le vin de l’enfance à l’âge adulte, mais il l’élève aussi à un niveau de qualité supplémentaire grâce à des techniques traditionnelles : l’élevage en barrique de chêne, la fermentation malolactique – qui donne des arômes de brioche au beurre, et le bâtonnage (i.e. mettre en suspension les lies du vin au cours de l’élevage pour donner supplément de complexité au vin).
De superbes blancs
On l’a vu, Viré Clessé est un terroir de blancs par excellence et, comme le veut l’adage, sur un superbe terroir, on ne peut produire que de superbes vins. A la dégustation, on a une robe aux couleurs d’or, qui donne envie de se plonger dans le verre.
N’attendons pas une minute de plus et laissons-nous embaumer par le nez charmeur de ce vin. Des arômes de fleur blanches, comme l’aubépine, le chèvrefeuille ou l’acacia, se présentent en premier, viennent ensuite des notes fruitées – la pêche jaune et le coing mûr, ou encore une trame exotique sur la citronnelle ou la mangue. La vinification bourguignonne vient quant à elle ramener une aromatique légèrement toastée et briochée.
Place au palais maintenant. En bouche, on a un vin à la texture assez grasse mais qui garde l’acidité naturelle du Chardonnay de Bourgogne. On a l’impression d’un vin solaire qui permet de le distinguer facilement des vins de la côte de Beaune puisqu’il est produit sur des terres plus chaudes.
Viré Clessé à table
Grâce à ses différentes facettes, Viré Clessé peut nous accompagner tout au long du repas. Pour commencer le repas, pourquoi ne pas se laisser tenter par des œufs cocottes aux asperges vertes ou des poireaux vinaigrette. Une envie de poisson, partez sur un filet de poisson de rivière comme la truite, cuite à la vapeur, servie -mi-cuite- avec quelques légumes de saison croquants pour créer un contraste avec le gras du vin et la tendresse du poisson.
Pour le plat, laissez-vous porter par la proximité de Bourg-en-Bresse et de ses célèbres volailles et crèmes : un suprême de poulet de Bresse à la crème de Bresse. Il est toujours bon de s’inspirer des terroirs voisins dans ses accords et celui-ci ne fait certainement pas exception. Un lien fusionnel va se créer entre le verre et l’assiette, la volaille pourrait se suffire à elle même tant elle est tendre et gouteuse. Mais la crème de Bresse vient l’élever à un degré supérieur en tapissant la bouche de ses arômes légèrement sucrés et acidulés. Viré Clessé vient parfaire le tout en apportant une certaine fraîcheur et des notes florales au plat.
Enfin, pour le fromage, choisissez encore une fois des accords locaux. Des fromages de chèvre légers comme le Mâconnais ou le Charolais seront parfaits, ils rappelleront les sols calcaires de Viré Clessé grâce à leurs arômes minéraux, un trait d’huile de noisette et le tour est joué. En quête d’un fromage avec plus de caractère, votre vin viendra apporter toute la fraîcheur nécessaire à l’exubérance d’un bleu de Bresse. Il ne vous reste plus qu’à déboucher une bonne bouteille d’un vigneron réputé de Viré-Clessé