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Pernand-Vergelesses est une petite appellation, aux portes de la Côte de Beaune, qui a longtemps vécu dans l’ombre du village d’Aloxe-Corton, son illustre voisin. Elle s’ouvre aujourd’hui à un nombre croissant d’amateurs, à l’affût de jolies découvertes.
Un village qui a tout d’un grand
En se plongeant dans les cartes de la Bourgogne viticole, on constate que les grands crus d’Aloxe-Corton sont, en partie, à cheval sur le village de Pernand-Vergelesses. Le nord du village partage donc la montagne des grands crus avec son légendaire voisin. En blanc comme en rouge, le climat En Charlemagne donne aux quelques chanceux qui y possèdent des vignes de produire de vins de très bonne facture.
On retrouve le cœur du village en contrebas de la montagne des grands crus. Les premiers crus évoluent sur les versants de la côte de Beaune faisant directement face aux parcelles d’En Charlemagne. Huit au total, représentant 61 hectares sur les 141 que compte l’appellation dans son intégralité, c’est dire si nous nous trouvons ici sur des terroirs d’exception !
Comme il est de rigueur sur l’ensemble de la Côte d’Or, c’est à mi-coteaux que l’on retrouve les climats les plus qualitatifs avec des sols moins riches, qui forcent la vigne à s’enraciner plus profondément pour trouver des nutriments. Cela permet donc d’avoir des fruits qui reflètent une empreinte du terroir la plus fidèle possible.
Sur la répartition entre les blancs et les rouges sur les coteaux, on retrouve l’influence de la colline de Corton, avec les rouges qui évoluent sur la partie basse des premiers crus, plus calcaire, et les blancs qui se concentrent plus en hauteur, sur des sols plus marneux.
La minéralité de l’appellation au service de grands vins
Les blancs rassemblent 45% de la production totale de l’appellation (65 hectares) dont près d’un tiers ont le rang de premier cru. Sans surprise, le chardonnay est l’unique cépage présent ici. Sur les sols argilo-calcaires des coteaux de Pernand-Vergelesses, il donne des vins avec une grande fraîcheur et beaucoup de minéralité.
On va avoir tendance à retrouver des notes de citron jaune et de pomme verte dans les appellations villages qui se prêteront volontiers à l’accord avec des poissons de rivière comme la truite qui demande justement un apport de fraîcheur supplémentaire.
En grimpant dans les coteaux, vers les premiers crus, voire même sur la montagne des grands crus, on garde une constante minérale qui garantit la fraîcheur des vins, trait caractéristique des blancs de Pernand-Vergelesses. En revanche, la gamme aromatique de l’appellation gagne une complexité fulgurante en se trouvant des notes florales, de beurre et d’amandes. La méthode d’élevage vient quant à elle bien souvent apporter une touche de gras supplémentaire au vin. En effet, la pratique du bâtonnage – le fait de remuer le vin en élevage pour favoriser l’autolyse des lies et donc un ajout de matière au vin.
Face à des vins au profil aussi fin, il s’agit de faire le bon choix pour sublimer Pernand Vergelesses en cuisine. La Saint-Jacques, juste snackée saura répondre présent à votre verre qui viendra presque jouer le rôle d’un beurre citronné. Si votre flacon a déjà quelques années, râpez quelques lamelles de truffes sur votre plat, histoire de créer une encore plus grande harmonie entre les deux.
La structure de rouges et leur grand potentiel
Côté rouge maintenant, on retrouve 55% de l’appellation (76 hectares) avec plus de la moitié plantés en premiers crus. Le tout en pinot noir bien sûr.
Dans les bas de coteaux, en appellation village, on est face à des vins bien structurés, aux tanins fermes. Malgré tout, on a une jolie expression fruitée dans les premières années de Pernand-Vergelesses, avec des notes de fraises et de cerise rouge. On y constate aussi une certaine minéralité, qui se manifeste par une acidité bien présente et fait office de ligne directrice entre les blancs et les rouges de l’appellation. Allez à la simplicité dans la recherche d’accords, un repas de famille autour d’un rôti ou d’un gigot, voire même d’un bœuf bourguignon, flattera votre vin avec brio.
En montant dans les premiers crus, on gagne en puissance, notamment avec une aromatique sur des fruits plus mûrs qui passe sur de la cerise noire ou de la mûre. Les tanins sont quant à eux mieux intégrés au vin et ce malgré un élevage souvent plus interventionniste avec une part croissante de barrique en bois. Enfilez votre tablier cette fois-ci, un bœuf Wellington saura se trouver une place de choix sur le menu. Si vous avez de vieux vins de domaines de Pernand-Vergelesses, n’hésitez pas à varier les plaisirs avec du gibier, voire même un Wellington de chevreuil !
© Photo : Antonin Cosnier