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Parmi la multitude d’appellations qui constituent le vignoble du Languedoc, Malepère est l’une des plus récentes mais également l’une des plus méconnues.
Un vignoble ancien en quête de reconnaissance
Étendu sur 39 communes à l’ouest du département de l’Aude, le vignoble de l’appellation Malepère est le plus occidental du Languedoc. Situé au sud-ouest de la ville de Carcassonne et au nord du terroir de Limoux, ses vignes sont regroupées autour du massif boisé de la Malepère, dont le sommet culmine à 442 mètres d’altitude.
L’appellation tient son nom du terme occitan « male peyre » qui désigne la mauvaise pierre à bâtir, faisant référence à la propension à l’érosion du grès local extrait du massif. Les vignes recouvrent plus de 500 hectares sur des sols de nature très divers (argile, calcaire, grès…), s’entremêlant dans un paysage de champs et de chênes. On distingue ainsi quatre nuances de terroirs sur la zone d’appellation : Dominicain, Razès, Carcassonne et Belle Aude, chacun ayant ses particularités propres en termes de climats, de sols et de cépages.
Très ancienne, l’implantation de la vigne dans la région date de l’époque romaine. Au Moyen-Âge, notamment la culture de blé dominait la production agricole, le vin étant réservé aux seigneurs et au clergé. Fortement touché par le phylloxéra à la fin du XIXe siècle, le vignoble s’oriente vers une production de masse de moindre qualité destinée au « coupage », c’est-à-dire le mélange de vins d’origines différentes. Il fallut attendre les années 60 pour que s’engage une reconversion qualitative qui lui a permis d’accéder au rang de VDQS (vin délimité de qualité supérieure) en 1976 sous le nom de Côtes de la Malepère, puis d’AOC en 2007.
De multiples cépages adaptés aux diverses influences climatiques
Lors de la reconversion du vignoble, les producteurs de la région se sont appliqués à redéfinir l’encépagement en fonction des conditions climatiques et géologiques diverses de la zone. L’aire d’appellation se situe en effet au croisement de deux influences climatiques. Le climat méditerranéen est encore affirmé à l’est, bien que tempéré par le massif des Corbières, et les sécheresses estivales sont fréquentes. Il est en revanche plus atténué à l’ouest, où les influences océaniques apportent davantage de précipitations ainsi qu’un taux d’humidité plus important.
Ces facteurs climatiques, associés aux sols très variés en fonction de leur altitude et de leur emplacement sur les pentes du massif de la Malepère, favorisent la diversité de l’encépagement de l’appellation, qui associe des cépages atlantiques (cabernet sauvignon, cabernet franc, merlot, cot) et méditerranéens (grenache, lledonner pelut, cinsault)
Des vins rouges de gastronomie
Les vins rouges de Malepère représentent la majorité de la production (environ 65 %). Ce sont toujours des assemblages, issus principalement de merlot (40 % minimum) associé à au moins 20 % de cabernet franc et/ou au cot (aussi appelé malbec), pouvant être complétés par les autres cépages autorisés dans le décret d’appellation (cabernet sauvignon, cinsault, grenache, lledoner pelut). Ils se caractérisent par une robe rubis plutôt vive ainsi qu’un nez très parfumé dominé par les petits fruits rouges et noirs (groseille, framboise, cassis) parfois légèrement confiturés, évoluant sur des notes de truffe, d’épices, de poivre, de cuir, ou encore de sous-bois. En bouche, ce sont des vins amples et généreux dotés d’une belle structure tannique et équilibrés par une pointe de vivacité. Ils peuvent être appréciés sur la jeunesse, mais atteignent leur apogée après quelques années de garde (cinq ans en général, mais les meilleurs millésimes peuvent vieillir une dizaine d’années).
Originaires de la région de Carcassonne, les vins rouges de Malepère s’accordent naturellement et traditionnellement avec le cassoulet de Castelnaudary, spécialité de la ville du même nom située à quelques kilomètres du vignoble. Les gibiers locaux feront également des partenaires de circonstance avec le Malepère : essayez donc un civet de biche doucement mijoté au vin rouge accompagné de petits champignons des bois, sa sauce veloutée et légèrement épicée se mariera à merveille avec le vin.
Pour continuer dans les traditions locales, ne passez pas à côté d’un accord entre un Malepère un peu évolué et un plat à base de truffe : parmentier de canard à la truffe, œuf cocotte à la truffe noire… Ce mariage incontournable a même donné naissance à sa propre fête, justement nommée « Truffe et terroir » et célébrée tous les ans à Roullens en Malepère en collaboration avec des chefs de la région.
Une petite production de rosés
Contrairement aux rouges, les rosés de Malepère sont issus en majorité de cabernet franc (40 % minimum). Ce sont obligatoirement des assemblages, complétés par au moins 20 % de l’un des cépages suivants : cabernet sauvignon, cinsault, cot, grenache, merlot. Ils présentent généralement une robe saumonée pâle et brillante, et exhalent des notes intenses de fruits blancs et d’agrumes. Amples et vifs, ce sont des vins rafraîchissants à boire sur la jeunesse. Ils forment d’étonnants accords avec une cuisine exotique : goûtez-les donc en accompagnement d’un curry doux au poulet ou encore d’un couscous !
Que ce soit en rouge ou en rosé, les vins de Malepère présentent un excellent rapport qualité-prix et ont beaucoup à vous offrir !
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