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La colline de Corton, haut-lieu de la vie bourguignonne
De la même manière que Napoléon avait une préférence pour les vins du Chambertin, Charlemagne était tout particulièrement friand de ceux de la colline de Corton. Il semble donc que les empereurs français aient toujours été attirés par les climats de Bourgogne. Dans le cas de l’empereur à la barbe fleurie, il a même laissé son nom au grand cru et aurait offert la vigne du Corton-Charlemagne à la collégiale Saint-Andoche de Saulieu en 775. Cette dernière la garde en sa possession jusqu’à la Révolution.
La colline de Corton a donc permis de faire rayonner les vins de Bourgogne en haut lieu et tient aujourd’hui encore ce rôle puisqu’elle accueille deux des plus grands crus de la région : le Corton (qui produit essentiellement des rouges) et le Corton-Charlemagne (qui produit essentiellement des blancs). Les deux aires d’appellations sont distinctes malgré des zones de chevauchement. Au total, ce sont trois villages qui se partagent les vignes de la colline de Corton : Aloxe-Corton, Ladoix-Serrigny et Pernand-Vergelesses.
Des blancs de caractère
Le Corton-Charlemagne tient ainsi une place à part dans la Côte de Beaune du fait de sa riche histoire, mais aussi de son terroir atypique. Situé à la frontière avec la Côte de Nuits, il est l’un des rares crus à bénéficier d’une exposition Sud-Ouest, plus en hauteur que la plupart de ses voisins et avec une pente raide. De par sa grande taille (57 hectares), le Corton-Charlemagne rassemble d’ailleurs une grande diversité de terroirs qui ont donné naissance à plusieurs climats là où beaucoup de grands crus ne sont constitués que d’un unique climat (c’est-à-dire d’une unique parcelle uniforme). On peut donc se retrouver avec des vins aux profils assez différents d’un bout à l’autre du Corton-Charlemagne.
Quand vous abordez le sujet du Corton-Charlemagne, il convient de ne pas partir avec l’a priori que les vins blancs ne peuvent pas vieillir. Au contraire, on produit ici des vins que l’on peut oublier en cave pendant une dizaine d’années, si ce n’est plus. A l’ouverture d’un jeune flacon, on se retrouve face à un vin gourmand au possible avec son aromatique de beurre, de pomme rôtie et de fleurs blanches, le tout enrobé d’un subtil équilibre de texture. Avec l’âge, votre Corton-Charlemagne gagnera en complexité, des notes de miel, de pommes compotée et de fruits exotiques seront de la partie, ainsi qu’une trame sur la truffe dans le cas de vieux vins.
Corton-Charlemagne à table
En tant que grand cru, le Corton-Charlemagne appelle naturellement l’accord avec des mets nobles et sophistiqués. Dans sa jeunesse, il ira merveilleusement avec des crustacés comme le homard ou la langouste. Vu qu’il gagne en rondeur avec l’âge, cherchez à accompagner vos flacons les plus vieux avec de jolies volailles en sauce – un poulet de Bresse aux morilles par exemple, ou même avec du foie gras, voire des fromages bleus.