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Le week-end s’annonce morose à Paris ? Échappez à la grisaille et laissez vous transporter par l’enchanteresse Bourgogne.
Un voyage enchanteresque au sud de la Route des Grands Crus
À quelques heures de la capitale, au sud de Dijon, s’étiole un chemin d’une soixantaine de km classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 2015. En empruntant la D122, découvrez ces « Champs-Elysées du Vin » bordés de vignes aux couleurs rouges et or. Traversant d’abord la Côte de Nuits, le royaume des Rouges, vous découvrirez rapidement la somptueuse Côte de Beaune aux noms de village dignes d’une poésie : Pommard, Monthélie, Saint-Aubin. Plus au sud, l’illustre château de Meursault se dresse majestueusement, non loin de la fameuse colline de Montrachet et des communes jumelles de Puligny-Montrachet et Chassagne-Montrachet.
Un nom chargé d’histoire
C’est dans ce dernier village que nous vous proposons une parenthèse temporelle, entre histoire et géographie, poésie et gastronomie. La commune bénéficie de sa propre AOC depuis 1937, mais abrite également 55 climats classés Premier Cru et 3 Grands Crus aux noms mythiques : Montrachet, Bâtard-Montrachet et Criots-Batârd-Montrachet. Mythiques, car leurs noms puisent leurs racines dans la légende. Le sommet de la colline de Montrachet était alors la demeure d’un riche châtelain, qui eut le malheur de voir son unique fils, baptisé Chevalier, mourir au combat (d’où le Grand Cru Chevalier-Montrachet). Fou de désespoir, le châtelain décida de reconnaître son second fils illégitime et d’en faire son héritier. C’est enfin au patois bourguignon « a crio (il crie) l’Bâtard », suite aux pleurs incessants de l’enfant en bas-âge, qu’on tient le nom des vignes dont est issu le dernier Grand Cru du village. Ainsi s’expliquent peut-être les 3 Grands Crus de Chassagne, et ses 4 voisins de Puligny. D’autres explications moins folkloriques existent, mais celle-ci demeure la favorite dans l’esprit bourguignon.
Mais un mythe bien vivant
Répartis sur les 3 niveaux d’appellations bourguignonnes (AOC Village, AOC Village 1e Cru et AOC Grand Cru), les vins de Chassagne-Montrachet jouissent d’une renommée internationale. La cause ? Des coteaux à l’inclinaison idéale, une exposition à l’est et surtout une très grande diversité de couches de sols. Marnes et sols bruns côtoient les carrières de pierres marbrière, dont sont d’ailleurs issues les dalles du Trocadéro ou le Louvre. Mais surtout la fameuse colline de Montrachet (Mont-rachis signifie Mont-chauve, une colline où rien ne pousse hormis une rase végétation) protège les vignes des variations de température et crée un microclimat idéal.
Pas étonnant donc que le Grand Cru Montrachet soit souvent appelé « le roi des vins blancs ». Heureusement pour notre portefeuille, les vins blancs de Chassagne-Montrachet, qui représentent 60% de la production, ne sont pas que des Grands Crus ! Ces vins blancs sont secs mais généreux. On retrouve en bouche la rondeur et le côté beurré, voire toasté, typiques du Chardonnay (bien souvent élevé en fût de chêne). Mais aussi un côté plus frais sur la minéralité et les fleurs blanches et la noisette. Avec l’âge, le Chassagne-Montrachet blanc développe des notes miellées ou de poire mûre. Bref, vous ne serez jamais déçus !
À table !
Vous pourrez retrouver les vins blancs de Chassagne-Montrachet en AOC Village chez Bichot à partir d’une quarantaine d’euros, ou découvrir la permaculture chez le directeur de l’Appellation lui-même, Armand Heitz, qui cultive des parcelles classées Premier Cru, comme Chenevottes ou encore Tête du Clos.
En terme d’accord mets et vin, la tradition bourguignonne suggère immédiatement les escargots, ou encore une poularde de Bresse au citron confit. Si des saveurs asiatiques vous tentent, les vins de Chassagne se marieront aussi très bien avec un wok de saumon au curry rouge et ses petits légumes. Servez les vins de Chassagne aux alentours de 12°, voire 14° s’ils ont quelques années de bouteille.